Papa Dénisovien, maman Néandertalienne? La découverte annoncée la semaine dernière surprend même les experts en génétique préhistorique.
Ce n’est pas qu’on doutait qu’un jour on trouverait davantage de preuves de croisements entre ces deux espèces humaines dans notre lointain passé, c’est plutôt qu’on ne s’attendait pas à trouver si vite un individu dont les parents appartenaient aux deux espèces. Combien d’autres à venir?
Couples mixtes
La recherche parue mercredi dans les pages de la revue Nature signifie en effet que notre planète a peut-être jadis été peuplée d’un nombre beaucoup plus élevé de ces descendants de «couples mixtes».
Le fragment de crâne est âgé de 90 000 ans — soit une époque où l’Homo sapiens commençait à peine à s’aventurer hors de l’Afrique, alors que les Néandertaliens et les Dénisoviens, eux, parcouraient respectivement l’Europe et l’Asie depuis des dizaines de milliers d’années.
Ce fragment a été découvert près de la rivière Anouï, en Sibérie — là même où se trouve la caverne Denisova, où fut trouvé le fragment d’os qui a révélé en 2010 de l’ADN d’un groupe humain jusque-là inconnu — ce groupe qu’on appelle aujourd’hui les Dénisoviens.