J’avais 17 ans la première fois que je suis allé à Ottawa. C’était mon tout premier voyage sans mes parents. J’ai fait du canot sur le canal Rideau, j’ai dormi à l’auberge de jeunesse située dans une ancienne prison, je suis sorti dans des bars de rock et blues, et j’ai déjeuné dans un dîner crasseux mais attachant de la rue Elgin. Je n’allais pas à Ottawa pour voir la capitale canadienne, j’y allais pour voyager, pour voir une autre grande ville. J’ai adoré son caractère anglais à l’os et country sur les bords. C’était si différent, presque exotique, et ça l’est encore. Le truc, c’est d’escamoter ce qui a le caractère propret et officiel de la capitale.
Ottawa est l’autre grande ville de l’Ontario. Pourtant, le dépaysement est très grand avec Toronto.
«Une fois qu’on a gratté le vernis des édifices et musées de la capitale nationale, Ottawa est pour moi très proche de la mentalité de villes comme Edmonton et Winnipeg», explique Brent Czarnecki, avocat de Winnipeg et aussi président de Hostelling International-Canada, l’association des auberges de jeunesse reconnue mondialement.
C’est d’ailleurs à Ottawa qu’on trouve l’auberge de jeunesse à l’édifice le plus intéressant au Canada: l’auberge-prison du 75 rue Nicholas, près du Centre Rideau.
L’auberge est située dans l’ancienne prison du comté de Carleton. Une prison où les exécutions étaient fréquentes durant la construction du canal Rideau au XIXe siècle.