Ottawa a déjà été la ville la plus dangereuse

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Publié 06/07/2010 par Benoit Legault

J’avais 17 ans la première fois que je suis allé à Ottawa. C’était mon tout premier voyage sans mes parents. J’ai fait du canot sur le canal Rideau, j’ai dormi à l’auberge de jeunesse située dans une ancienne prison, je suis sorti dans des bars de rock et blues, et j’ai déjeuné dans un dîner crasseux mais attachant de la rue Elgin. Je n’allais pas à Ottawa pour voir la capitale canadienne, j’y allais pour voyager, pour voir une autre grande ville. J’ai adoré son caractère anglais à l’os et country sur les bords. C’était si différent, presque exotique, et ça l’est encore. Le truc, c’est d’escamoter ce qui a le caractère propret et officiel de la capitale.

Ottawa est l’autre grande ville de l’Ontario. Pourtant, le dépaysement est très grand avec Toronto.

«Une fois qu’on a gratté le vernis des édifices et musées de la capitale nationale, Ottawa est pour moi très proche de la mentalité de villes comme Edmonton et Winnipeg», explique Brent Czarnecki, avocat de Winnipeg et aussi président de Hostelling International-Canada, l’association des auberges de jeunesse reconnue mondialement.

C’est d’ailleurs à Ottawa qu’on trouve l’auberge de jeunesse à l’édifice le plus intéressant au Canada: l’auberge-prison du 75 rue Nicholas, près du Centre Rideau.

L’auberge est située dans l’ancienne prison du comté de Carleton. Une prison où les exécutions étaient fréquentes durant la construction du canal Rideau au XIXe siècle.

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Imaginez, le canal a été creusé au pic et à la pelle par des immigrés mal payés et désabusés! De plus, Ottawa était à la base une ville de bûcherons!

Au final, Ottawa était une des villes les plus dangereuses en Amérique du Nord durant les décennies précédant la Confédération…

Pas besoin de gratter le lustre gouvernemental bien longtemps pour retrouver l’Ottawa prolétaire qui prend un coup, qui fait du bruit et qui rappelle les nuits d’autres époques et d’autres géographies. Ottawa brasse pas mal le soir, contrairement à la croyance populaire.

Outre les bars de quartiers, et l’animation presque insensée du marché By, il y a des bars spécialisés à haut indice de popularité. Le Rainbow, le Barrymore’s et le Château Lafayette ne sont pas des attraits touristiques, mais ce sont des bars de caractère, des bars légendaires où on découvre la vraie nature des «Ottawans», une nature très portée sur le gros rock, le country, le bluegrass et le blues.

Cette nature se révèle peu dans les grands évènements sponsorisés par le gouvernement fédéral. La vraie nature de gens d’Ottawa tape du pied dans ses festivals communautaires.

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Le meilleur exemple est le Cisco Ottawa Bluesfest qui attire chaque année plus de 300 000 spectateurs sur les Plaines Le Breton, juste à l’ouest du centre-ville (du 8 au 18 juillet cette année).

En bref

– Novotel: Hôtel bilingue aux prestations impressionnantes pour son prix – novotelottawa.com.
– Les Suites: Appartements de deux chambres au prix d’une chambre. Très intéressant – les-suites.com.
– Arc The Hotel: Hôtel boutique indépendant à la déco fougueuse – arcthehotel.com.
– Muséoparc Vanier: Musée communautaire dédié à la francophonie de l’Ontario dans le parc Richelieu de Vanier – museoparc.ca.
– Musée Bytown: Musée consacré à Ottawa… avant que la ville s’appelle Ottawa; à côté des écluses d’entrée du canal Rideau – bytownmuseum.ca.
– Marches hantées d’Ottawa: Tournées guidées des secteurs les plus sinistres et sordides de l’histoire d’Ottawa. Une tournée fait la visite spécifique de la vieille prison devenue auberge de jeunesse. Attention: l’échafaud pétrifie les âmes normales et siphonne complètement les âmes sensibles – hauntedwalk.com.
– Restaurant amérindien Sweetgrass: Voici une proposition gastronomique très originale. Un restaurant amérindien dont le plat incontournable est un succulent filet de bison.

Presque tous les produits sont régionaux, ou ce sont des spécialités appréciables comme du faisan du Québec ou de la perchaude du lac Érié.

Le tout agrémenté d’une vaste gamme de vins et bières… ou de tisanes amérindiennes.

Décor et fond sonore alliant bien la sensibilité amérindienne à nos habitudes gastronomiques.

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Une expérience bien spéciale, en terrasse ou en salle (18 rue Murray, en marge du marché By).

La «pou-teen» à Ottawa

Avant de se lancer à la conquête du monde, la poutine québécoise a d’abord débarqué à Ottawa où elle fait un malheur… au point d’être presque considérée aujourd’hui comme une spécialité locale.

Parfois déclinées sur de grosses frites à l’anglaise, les poutines d’Ottawa sont servies par des popotes roulantes, des «chipwagons» sympathiques au rapport calories/prix imbattable.

Tourisme Ottawa: 1 800 363-4465 et tourismeottawa.ca.

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

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