La Saguenéenne Salomé Girard a publié cette année un premier roman qui porte sur les aléas de l’âme et de l’esprit. Écrit avec une grande sensibilité, Jusqu’à plus soif met en scène des personnages dessinés tout en finesse, grâce à la plume fluide de son auteure.
Le personnage principal, Alice, reçoit une invitation à une rencontre de retrouvailles avec ses compagnons des beaux-arts, où elle a étudié vingt ans plus tôt. Cette invitation l’amène à se rappeler les années charnières de sa vie, à se remémorer ses professeurs, ses camarades et, surtout, à renouer avec le souvenir marquant de la mystérieuse et troublante Élie-Naïde avec qui elle a vécu tant d’émois.
Le roman navigue allègrement entre le passé et le présent. Lectrices et lecteurs ne tardent pas à apprendre que cette mystérieuse et troublante Élie-Naïde a jadis décrypté l’âme d’Alice et pour y lire «aussi nettement que s’il fût agi d’une œuvre romanesque».
C’est un sérieux coup de foudre pour Alice, plus une simple aventure pour Élie-Naïde. Cette dernière est le genre de femme qui suit ses intuitions, qui écoute sa conscience et qui vit les choses comme elles se présentent.
Alice, elle, a une âme de tragédienne qui préfère «les langueurs et le désespoir à la douceur de vivre… et qui carbure aux affaires de l’existence». Elle se plaît dans les déboires sentimentaux et les émois douloureux; elle se sent à l’aise dans les sujets sérieux et désespérants; elle aime errer dans le vide existentiel.