How does it feel to be a « problem »? Je ne peux m’empêcher de penser à cette question de W.E.B. Dubois, le précurseur avant le mot de la Négritude, à ses compatriotes quand je réfléchis à la situation du Noir dans le monde. Comment se sent-on en effet quand on est un problème?
Car partout dans le monde, le Noir n’apparaît jamais comme une solution mais bien comme un problème: Haïti, Darfour, Rwanda, Sierra Léone, Libéria, Côte d’Ivoire, États-Unis, Europe, Amérique latine.
Partout, que ce soit sur le plan politique, économique, social, l’image du Noir est celle d’une peinture pitoyable aux prises avec les affres de la vie. Quand ce n’est pas le racisme qui l’oppresse, c’est la misère, la dictature qui le broie.
Le présent n’a pas la couleur de l’arc-en-ciel et le désespoir se transmet de génération en génération. Comment se sent-on quand on est un problème?
Haïti, libre depuis 200 ans se démène encore contre tout: violence, pauvreté, instabilité. Au Darfour, c’est un autre génocide, tout le monde observe mais rien n’est fait. Et pourtant, le génocide rwandais est toujours présent dans les mémoires.
Les guerres civiles libériennes et sierra-léonaises avec leurs lots de manchots, d’estropiés dus à l’inhumaine violence des uns et des autres font encore frémir.