La politique à l’ère des médias sociaux offre l’opportunité d’un cours accéléré en psychologie de la désinformation. Entre les biais de confirmation et les Facebookiens qui partagent un texte sans l’avoir lu, journalistes et communicateurs tentent de s’ajuster.
Jusqu’à six personnes sur 10 ne liront que le titre d’un article, rappelle le psychologue Gleb Tsipursky dans le Scientific American. Par conséquent, un titre tel que «Trump accuse Obama d’avoir mis ses téléphones sous écoute» sera accepté tel quel par 6 lecteurs sur 10: ses partisans verront ce titre comme une accusation fondée, ses opposants le verront comme une accusation sans fondement.
Déficit d’attention
Ce «déficit d’attention» explique qu’au cours des derniers mois, de plus en plus de médias américains aient pris l’habitude d’introduire des mots tels que «mensonge» ou «fausseté» dans leurs titres, plutôt que le traditionnel «il affirme que» ou «il déclare que».
Ils ont compris intuitivement ce que Tsipursky explique dans son langage savant: «Cet engagement avec le titre et les premiers paragraphes, centrés sur les accusations de Trump, amène [le lecteur] à expérimenter «l’ancrage».
Cette erreur de raisonnement bien documentée résulte de la façon dont nous traitons l’information que nous rencontrons en premier. Cette information initiale influence la totalité de notre perspective sur un sujet, colorant tout le contenu que nous recevrons par la suite, même après que nous aurons eu une information plus complète.