Non. Un mot toujours rempli d’émotion. «Non, tu n’as pas fait cette dépense pour mon anniversaire!» On y sent la surprise et la joie. Le fêté ressent simultanément un sentiment de refus et un désir d’accepter. La raison oscille entre la culpabilité et le bonheur. Voilà l’ambivalence de l’enfant avec le mot non. C’est son besoin de s’affirmer devant la crainte de ne pas réussir.
Le mignon petit poupon de quelques jours à peine exprime déjà qu’il n’a plus faim en tournant sa tête du sein de sa mère. Ce pivot de la tête est la prémisse au signe qui accompagne souvent le non. Un signe non verbal qui dit qu’il ne veut plus boire.
Un mouvement de tête de négation démontre que le nourrisson est capable de décider lui-même qu’il ne veut plus telle chose ou telle situation. Peu après suivra de près le message verbal du non pour consolider davantage cette opposition à l’environnement.
Avant trois mois, le poupon gazouille des voyelles aiguës au hasard de ses cordes vocales. Lorsque commence le babillage, il organise les sons et ajoute à sa voyelle préférée, le a, une consonne ressemblant au m ou au n. Puisqu’il est souvent nourri dans les bras de sa mère, lorsqu’il dit ma, ma, toutes les mères du monde s’attribuent ce nouveau son. Observez et constatez: maman, mama, mâma, màma, mom, nana.
Il en est de même pour le mot non qui apparaît peu après le ma. La consonne similaire qu’est le n est employé avec une autre voyelle naturelle, le o. Et un peu partout sur terre on dit non, no, nali, niét. Puisque le parent répète ce mot depuis que le petit est capable de lancer ses jouets au sol, l’enfant fait le lien que le son qu’il émet est celui qui signifie le non du parent. À lui maintenant d’en user pour affirmer son refus. Avant qu’il n’ait six mois, le petit accompagnera à ce nouveau son un mouvement rotatif de la tête.