«7% des gènes de l’astronaute Scott Kelly ont été modifiés pendant son séjour dans l’espace. À l’évidence, un titre frappant, d’autant que la nouvelle émane de la NASA… Sauf que ce n’est pas du tout ce qu’il aurait fallu comprendre de leur communiqué de presse.
En 2015-2016, Scott Kelly a passé 340 jours à bord de la station spatiale internationale, tandis que son frère jumeau Mark Kelly, également astronaute, restait sur Terre. Une opportunité unique pour la recherche médicale: on étudie depuis 60 ans les effets des séjours dans l’espace sur la physiologie humaine, mais jamais on n’a eu la chance d’avoir sous la main une paire de jumeaux identiques prêts à se plier à tous les tests nécessaires.
Cinq centimètres de plus
Certains impacts étaient prévisibles: par exemple, à son retour en 2016, Scott Kelly mesurait presque cinq centimètres de plus que son frère et sa masse corporelle avait diminué: c’est l’effet, régulièrement observé, de l’absence de gravité sur la colonne vertébrale d’une part, et sur les muscles d’autre part.
Un impact sur les gènes était également prévisible aux yeux des experts, au point où la NASA n’y faisait que brièvement allusion dans son communiqué de presse publié en janvier dernier.
Le hic, cette brève allusion a été mal interprétée par certains et l’information déformée est devenue virale, en anglais, à la suite d’un article du magazine Newsweek le 9 mars.