Le Nobel de médecine, décroché lundi par deux chercheurs, permet d’expliquer pourquoi il est injuste d’attribuer un Nobel de médecine à deux chercheurs.
En 2018, il y a bien longtemps que la science a cessé d’être produite par des équipes de deux ou trois personnes, et c’est la raison du mécontentement affiché par les observateurs du secteur de l’immunothérapie et du cancer, pour qui les règles désuètes du Nobel — qui empêchent de remettre le prix à plus de trois personnes — ont laissé cette année sur le carreau des centaines de chercheurs.
Dont au moins trois qui, en plus des deux gagnants, ont joué un rôle crucial dans la séquence de découvertes qui ont conduit à comprendre comment notre système immunitaire pouvait jouer un rôle dans la lutte contre le cancer.
Découvertes parallèles
Les deux lauréats, James Allison et Tasuku Honjo, ont découvert chacun de leur côté deux molécules qui, à la surface des cellules du système immunitaire, agissent comme «inhibiteurs» (ou «inhibiteurs de point de contrôle»), c’est-à-dire que ces molécules empêchent les cellules du système immunitaire d’attaquer les cellules cancéreuses.
Mais il a fallu par la suite au moins deux autres scientifiques pour découvrir comment il serait possible d’exploiter ces inhibiteurs à des fins médicales.