Njacko Backo partage sa musique

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Publié 14/10/2008 par Vincent Muller

Njacko Backo et Kalimba Kalimba présentent le 17 octobre à l’hôtel Gladstone le spectacle L’esprit du Cameroun lors duquel d’autres artistes camerounais se joindront au musicien déjà bien connu à Toronto. Voici l’occasion de revenir sur le parcours de Njacko Backo, ses réalisations actuelles et ses projets futurs.

C’est à Queen et Parliament que vous pourrez rencontrer l’artiste qui occupe des locaux anciennement utilisés pour une salle de billard. Tout un étage qu’il a lui-même cloisonné et dans lequel il a créé son lieu de vie qui est aussi son espace de création artistique.

Sa vie est d’ailleurs entièrement dédiée à la musique, c’est ce qui motive chacune de ses actions et de ses pensées. Comme il le dit, «un vrai artiste ne doit être qu’artiste et ne penser qu’à son art». Cela ne signifie pas se couper du monde, bien au contraire «il est très important de partager son art, de s’ouvrir aux autres et de créer un dialogue». Partager sa musique est l’une des choses qu’il apprécie le plus, particulièrement avec les enfants. Il aime par-dessus tout leur curiosité, leur soif de découvrir et leur absence de préjugés ou de prise en compte du regard des autres.

Njacko Backo est bien connu dans différentes écoles de la région puisqu’il se rend dans plusieurs d’entre elles pour animer des activités.

La musique présente tous les jours

Cela lui rappelle sans doute son enfance au Cameroun, dans les années 1960, à une époque où, comme il l’explique, «tous les jeunes vivaient quotidiennement avec la musique». Il se souvient que, dans son village, les enfants fabriquaient eux-mêmes leurs instruments. «La musique était plus qu’un loisir et était présente dans tous les aspects de la vie quotidienne».

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Il évoque aussi les «tontines», ces réunions de groupes d’adultes où l’on discutait des problèmes de la communauté afin de les résoudre. Cela se déroulait chaque fin de semaine et, après chaque réunion, les adultes faisaient place à la musique. Tout le monde participait.

Il se souvient également des compétitions de musique et de danse entre les classes et déplore que les générations qui ont suivi, avec l’exode rural et le développement technologique, aient un peu délaissé cet aspect culturel.

Quoi qu’il en soit, Njacko Backo a entretenu cet héritage et maîtrise aujourd’hui un nombre important d’instruments: kalimba, djembé, balafon, kora, nzankwa…

Il a aménagé chez lui une grande pièce dans laquelle il joue et reçoit les gens qui souhaitent prendre des cours, a sorti plusieurs albums et a participé à de nombreux événements comme le Salon du livre la semaine passée ou l’Afrofest en juillet dernier pour n’en citer que quelques-uns.

À travers l’Afrique et l’Europe

Mais tout cela ne s’est pas fait en un jour. Avant de s’installer à Toronto, Njacko Backo a voyagé, toujours avec sa musique, à travers l’Afrique et l’Europe avant de s’établir à Montréal en 1988 et à Toronto une dizaine d’années plus tard.

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Il a quitté son Cameroun natal à l’âge de 17 ans pour rejoindre d’abord le Nigéria où il travaillait la journée et jouait le soir. Par la suite il a beaucoup voyagé en Afrique de l’Ouest, Bénin, Togo, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, Niger, toujours en jouant de la musique le soir et en exerçant divers emplois le jour.

Son but était de rejoindre l’Europe pour pouvoir vivre de sa passion. Selon lui, «il est très difficile pour les musiciens africains, aujourd’hui encore, de vivre de leur musique en Afrique». Ceux qui y arrivent sont rares et vendent des albums ou se produisent fréquemment en dehors du continent pour gagner leur vie.

Au Sénégal et au Mali, il explique que cela a été encore plus difficile et qu’il était presque impossible de pouvoir jouer en étant payé. Ceci l’a décidé à retourner au Nigéria où il a trouvé un emploi mieux rémunéré qu’il a occupé une année durant, le temps d’économiser un peu d’argent, de demander un visa pour la France et d’acheter un billet d’avion.

De la France, où il n’a passé que quelques semaines, il est parti vers l‘Allemagne, à Munich, où il est resté un an enseignant la danse et la musique à des étudiants.

Par la suite, il s’est établi à Amsterdam, où il a été très productif. Le fait que les musiciens africains étaient peu nombreux aux Pays-Bas à cette période, alors que la demande était importante, a été pour lui un atout. Rapidement en contact avec d’autres musiciens africains, il a fait de nombreux concerts, sorti plusieurs albums, donné des cours de danse et de musique.

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Quatuor camerounais

Aujourd’hui à Toronto, il est toujours aussi actif et avoue qu’il est tombé amoureux de la Ville-Reine où il considère qu’il est plus facile d’évoluer qu’à Montréal.

Vous aurez bientôt le plaisir de découvrir son 10e album dont la sortie est prévue pour le printemps 2010.

De leur côté, les enfants pourront bientôt le lire puisqu’il a également écrit des contes qui devraient être édités dès que certaines questions administratives seront réglées.

Le vendredi 17 septembre, le public torontois pourra assister à une première puisque Njacko Backo a pu réunir Jacques Yams, Fojeba et Kome Manu, trois autres artistes camerounais avec qui il se produira à l’hôtel Gladstone.

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