La Canadian Opera Company (COC) propose l’opéra contemporain Nixon in China du compositeur américain John Adams, au Four Seasons for the Performing Arts, jusqu’au 26 février. L’œuvre retrace la première visite du président Nixon en Chine, au début des années 1970, ayant pour objectif de réconcilier les relations sino-américaines suite à une longue période d’antagonisme entre les deux pays.
Nixon, interprété par le baryton américain Robert Orth, rend bien l’état d’âme du président, de réputation anti-communiste et vénéré par la droite américaine, oscillant entre ses espoirs et ses craintes vis-à-vis du résultat ultime de la visite historique. Les appréhensions du président Nixon éclatent au grand jour vers la fin de l’opéra, où l’on ne peut que constater l’échec de la mission américaine.
Les deux mondes se croisent, mais superficiellement: une communication veine entre deux cultures aux antipodes. Tandis que Nixon tente de présenter à Mao sa vision simple et simpliste de paix entre l’Amérique et la Chine, ce dernier l’entretient d’un discours qui se veut philosophique sous un langage empreint d’énigmes: deux univers intouchables!
L’échange entre les deux chefs reste manifestement illusoire, bien que l’hôte Mao ne semble pas s’en offusquer.
Histoires personnelles
L’ouvrage d’Adams tend à traiter le fameux séjour comme une fusion d’histoires nationales et personnelles reliées aux caractères et vécus des six principaux personnages: Nixon et Pat Nixon, Mao Tse-toung et son épouse Chiang Ch’ing, le secrétaire d’État américain Henry Kissinger et le premier ministre chinois Chou En-lai.