Quelle est donc cette bande de joyeux lurons que j’ai ce matin au téléphone? Mystère… Ils chantent et jouent de la musique. Leur nom? «Moriarty». Moriarty, c’est Rosemary, la chanteuse, Arthur le guitariste, Zim le contrebassiste, Thomas l’harmoniciste, et Charles, également guitariste.
Moriarty, bien sûr, c’est leur nom de scène, mais pas seulement. Certains membres du groupe sont nés en Europe de parents américains et Moriarty est peut-être le nom d’un de leurs ancêtres. À moins que ce ne soit celui de cette ville du Nouveau-Mexique. Ou celui d’un personnage littéraire, créé par Conan Doyle. «C’est un nom devinette!» me clame-t-on au téléphone.
J’y suis! Kerouac, c’est un personnage de Kerouac. Non? Aussi. «À une certaine époque de notre vie, ce personnage nous a beaucoup inspirés, c’est une sorte de voyageur fou qui traverse les États-Unis sans savoir vraiment ce qu’il cherche.» Et les Moriarty, savent-ils ce qu’ils recherchent, en jouant?
Une première écoute de leur CD pousse l’auditeur à les classer dans la case «folk américain». Rosemary chante en anglais et leur musique semble directement venir des États-Unis. Mais une telle définition serait bien réductrice, car on entend bien d’autres échos dans leur musique. Des échos de jazz manouche, des échos d’Irlande et bien d’autres encore. Servie par des instruments acoustiques, leur musique est parfois empreinte de nostalgie, de mélancolie, d’une sorte de folie douce, elle se fait alors inquiétante, troublante.
«Nos chansons parlent de la guerre, de la mort, de l’exclusion ou de l’errance. Un morceau peut être doux…mais appuyer un texte horrible! C’est notre goût du paradoxe», explique l’un des musiciens. Et, ajoute Rosemary, «c’est comme les contes de fées pour enfants, c’est mignon à première vue mais c’est aussi parfois monstrueux!»