Présenté comme roman, Queues de Nicholas Giguère est plutôt un long monologue sur les représentations stéréotypées et sclérosées de l’homosexualité. Le texte épouse la forme d’un poème écrit dans un style direct, souvent brut et toujours empreint d’oralité.

Doctorant à l’Université de Sherbrooke, Giguère s’élève contre la norme hétérosexuelle, contre une société dans laquelle il ne se reconnaît pas. «La normalité / je l’ai un peu beaucoup de travers.»
On sent son mal de vivre, pour ne pas dire son désespoir; il veut «aller à l’essence des choses / toucher l’autre / le connaître dans toutes ses cellules / la sexualité est la plus grande des connaissances».
Je dois vous prévenir que ce long monologue est rédigé dans une langue crue où le verbe sucer revient constamment.
L’auteur veut «consacrer tous les mots au plaisir du cul». Il y va néanmoins de quelques envolées poétiques comme «le corps est une machine épouvantable / de toute beauté / épouvantable parce que désirable / de toute beauté parce que désirante».
L’année du sorcier
Dans un tout autre registre, je vous présente L’année du sorcier ou comment j’ai survécu à ma 6e année, de Sébastien Chartrand. Ce roman psychologique pour les 12 ans et plus porte sur le chantage, l’intimidation, le taxage et la sorcellerie. Tout comme l’auteur, le personnage principal se prénomme Sébastien; il s’apprête à vivre une année d’enfer.