Mon bébé me parle

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Publié 03/02/2009 par Nancy Leblanc

Malgré ses deux mois, Maëly laisse entendre à sa mère très clairement qu’elle a des gaz intestinaux. Elle lui pleure à l’oreille ces sons précis: «eairh, eairh, eairh». Comme tous les bébés du monde, Maëly utilise cinq pleurs de base pour exprimer ses besoins primaires. Comment comprendre ces pleurs si précis? C’est ce qu’a découvert Priscilla Dunstan.

Un langage universel

Nous savons tous que les bébés pleurent pour exprimer un besoin. Toutefois, il nous est difficile de traduire précisément ce que veut l’enfant seulement en l’entendant pleurer. En général, le parent analyse le besoin présent de son enfant en fonction des besoins qui ont été comblés peu de temps avant.

Les parents y vont par élimination. S’il a mangé il y a trente minutes donc il n’a probablement pas faim. Si sa couche a été changée récemment, cette alternative est aussi éliminée. Et ainsi de suite, selon l’heure du jour et les activités du moment. Cette technique par élimination et par la connaissance globale du rythme de son enfant peut prendre un certain temps et le bébé continue de pleurer. Alors, malgré ces tentatives pour calmer son chérubin, parfois le parent ne trouve pas ce qui se passe.

Priscilla Dunstan

C’est à la naissance de son premier enfant que Priscilla Dunstan a découvert que son fils Tomas répétait toujours les mêmes cinq pleurs. Cette violoniste australienne est née avec un don particulier: elle dispose d’une mémoire auditive exceptionnelle. Elle peut entendre une pièce de Mozart une seule fois et la rejouer en entier.

Mme Dunstan a déterminé que les petits bébés de moins de trois mois ont tous des pleurs similaires, peu importe le pays où elle a testé sa théorie. Ainsi, le pleur «owp» signifie que le petit s’endort. Le pleur «eh» veut dire que le nourrisson a besoin de faire un rot. Le pleur «neh» exprime l’appétit et le pleur «heh» indique que l’enfant n’est pas confortable et a peut-être besoin d’être changé de couche.

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Priscilla Dunstan fut l’invitée d’Oprah Winfrey et elle partage ses observations partout dans le monde lors de conférences et par la diffusion de son DVD. Vous pouvez la voir à l’œuvre avec des bébés sur le site youtube ou sur son site Internet personnel à dunstanbaby.com.

Il est impressionnant de comprendre enfin le langage du bébé de façon si précise. Avec très peu de pratique l’adulte arrive à déterminer le type de pleur. Cette nouvelle percée dans le monde de la petite enfance permettra aux enfants de recevoir de meilleurs soins et renforcera les capacités parentales.

Après trois mois

Le décryptage que l’on peut effectuer sur les pleurs du nouveau-né ne peut toutefois plus s’appliquer sur l’enfant qui dépasse trois mois parce que celui-ci développe une nouvelle forme de langage. Alors que le petit émettait des pleurs différenciés, vers deux ou trois mois il commence la nouvelle étape du gazouillement. C’est une série de sons relativement aigus et ressemblant à des voyelles produites au hasard sans une réelle volonté ni un bon contrôle de son appareil vocal.

Cette étape de découverte vocale est rapidement suivie par le babillage qui est la répétition de syllabes simples. À ce stade, l’enfant utilise les sons déjà connus de ses pleurs tels la lettre «n» de «neh» qui peut parfois aussi ressembler à «m». Il accole le «n» ou le «m» aux voyelles de tête que sont «a» et «e», ce qui donne des mots ressemblant à «ma, ma». Et oui, voici d’où provient le nom donné aux mères dans plusieurs cultures. Maman, mama, nana. Puisque le jeune enfant est souvent dans les bras de sa mère, il est normal que ce soit elle qui entend les premiers babillages de son petit. Et puisque ce babillage légèrement organisé propose les sons du mot maman, les mères du monde entier se sont appropriées ce terme.

Puisque la maman est toute heureuse que son enfant l’appelle par son nom, la mère encourage l’enfant à utiliser cette association de sons en lui souriant et en lui parlant ce qui amène graduellement l’enfant à répéter consciemment ce mot. Éventuellement, le bambin fera écho à notre langage en répétant les sons que nous lui enseignons; c’est l’écholalie.

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Pour développer le langage de l’enfant il est donc important de lui parler en tout temps dès sa naissance, de dire à haute voix tout ce que nous faisons. Car c’est par l’écoute des sons de son entourage que l’enfant va apprendre à parler.

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