Il n’y a que trois provinces canadiennes qui ont créé une journée fériée pour la famille et quelle belle initiative. Reconnaître que la famille est une assise importante de la société vaut quelques «hourra» pour le premier ministre ontarien Dalton McGuinty.
Temps de qualité
L’objectif d’une telle journée en Ontario est de donner du temps aux familles pour passer de bons moments ensemble. C’est un peu l’éloge du slow time avec les enfants, sans l’obligation de performer dans une activité familiale. Malgré la fin de l’ère de l’armoire à glace et l’avènement des laveuses électriques et des plats préparés, on continue de courir. Entre le boulot, la garderie et les cours de nos marmots, il reste peu de temps pour être en famille.
Une vague éducative a longtemps prônée l’expression du «temps de qualité». Selon cette théorie, ce n’est pas la quantité de temps qui compte mais la qualité de ce moment. Mais qu’est-ce que du temps de qualité vu par l’enfant? Le meilleur temps de qualité pour l’enfant est simplement celui passé avec ses parents, peut-importe le lieu. Ce qui confère la qualité, c’est la présence rassurante de papa et maman. L’enfant s’amuse, expérimente et découvre en jouant, tout en étant entouré de ceux qu’il aime. S’il veut poser une question ou exprimer une émotion, il se retourne à tout moment vers ses repères de confiance, ses parents. Ils sont là, présents. Occupés mais présents. Et le petit retourne ensuite à ses jeux le cœur content.
Voilà du temps de qualité pour l’enfant. L’enfant préfère de loin une soirée complète à jouer dans le salon pendant que les parents préparent le repas et font le ménage, plutôt que de s’être fait garder plus longtemps pour arriver à la maison le repas prêt mais où il ne reste qu’une heure à profiter du temps de qualité avec ses parents avant d’aller au lit.
Il faudrait que les parents, les éducateurs et les professeurs se lèvent pour s’objecter à cette mode du temps de qualité. Cette idéologie ne fait que rendre les parents coupables de ne pas trouver de temps de qualité alors que ce n’est pas ce dont a réellement besoin leur enfant. Un parent qui se culpabilise devient inquiet et cette inquiétude ne renforce pas ses capacités parentales.
Le parent a tout ce qu’il faut pour rendre son enfant heureux. Du quotidien et des câlins.