Le 10 août, Molière sortira sur les écrans torontois. Réalisé par le jeune Laurent Tirard à la manière d’un Shakespeare in love, il consiste en une fiction relatant l’un des seuls points non éclaircis de la vie du dramaturge français. Un exercice de style des plus périlleux, alors que la nomenklatura des arts de scène peine toujours à revisiter ses classiques, surtout lorsque l’on y ajoute une pointe de créativité.
En 1644, alors âgé de 22 ans, Jean-Baptiste Pocquelin dit Molière se retrouve en prison suite à la banqueroute de l’Illustre Théâtre. Relâché dans un premier temps, il est à nouveau enfermé puis une fois encore libéré.
Une histoire rocambolesque sans suite, puisque les spécialistes ne retrouvent plus trace de l’auteur après cet épisode. Il réapparaît subitement en province quelques mois plus tard et entame une tournée avec sa nouvelle troupe qui durera 13 ans.
Ces quelques mois de mystères n’avaient jamais été exploités par l’industrie cinématographique auparavant. C’est maintenant chose faite avec la dernière production de Laurent Tirard (Mensonges et trahisons et plus si affinités), qui traite avec imagination de ce flou artistico-historique autour de la jeunesse de l’auteur.
À l’image de John Madden dans Shakespeare In Love, Tirard prend ses aises avec la biographie du comédien-dramaturge et cultive une image jusqu’ici inconnue de son héros. Molière est sorti de sa geôle par un mystérieux Monsieur Jourdain, qui lui propose la liberté en échange d’un petit coup de main. Le gentilhomme fortuné mais naïf et gras, désespère de ne pouvoir séduire la jeune marquise Célimène dont il est secrètement épris.