Romancier, poète et essayiste, Michael Ondaatje est surtout connu pour Le Patient anglais qui a remporté le Booker Prize. Son tout dernier roman, Ombres sur la Tamise, allie suspens feutré et psychanalyse entre les lignes, un mélange qui s’avère souvent déroutant.
Enfants abandonnés
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à Londres, le père et la mère de Nathaniel et Rachel décident de partir, voire de s’évaporer, laissant leurs enfants sous la garde d’un certain «Papillon de nuit».
C’est Nathaniel qui est le narrateur, qui est obligé à se mettre dans la peau d’un orphelin.
Ondaatje écrit que «le manque qui nous habite, les choses qui suscitent en nous prudence et hésitation remontent à la surface, de façon presque fortuite».
Nathaniel apprend vite une chose: quand on grandit dans l’incertitude, on ne peut compter que sur soi-même. «J’avais passé le plus clair de ma jeunesse en équilibre précaire, luttant pour me maintenir à flot.»