Mettre ou ne pas mettre de majuscules à «temps des fêtes»?

Temps des Fêtes
Le Temps des Fêtes est celui des petits et grands rassemblements. Photo: Marché de Noël d'Ottawa
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Publié 13/01/2009 par Martin Francoeur

Met-on ou ne met-on pas une majuscule dans l’expression «temps des Fêtes»? En met-on plus d’une? À «temps» ou à «fêtes»? Tentons de démêler ça!

Si la période de Noël et du Jour de l’An est généralement une période de vacances ou de congés rapprochés, elle n’en est pas moins mouvementée.

J’espère au moins que vous en avez profité un peu, mais que vous n’avez pas trop abusé de la bonne chère? Vous avez la tête et l’agenda remplis de bonnes résolutions? Grand bien vous fasse!

Je vous souhaite donc, d’entrée de jeu, une excellente année. Qu’elle soit pour vous l’occasion de réaliser vos rêves les plus chers. Qu’elle vous offre plein de belles surprises. Et, surtout, qu’elle vous garde en santé.

Temps des Fêtes… et des décisions

Au cours des dernières semaines, mon travail de journaliste et de chef de pupitre – il faut bien remplacer les chefs de pupitre réguliers qui sont en congé – au Nouvelliste de Trois-Rivières m’a amené à prendre au moins une décision sur le plan linguistique.

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Comme dans tout journal qui se respecte, il arrive, à l’occasion, qu’on doive statuer sur l’emploi de certains termes, sur des orthographes à privilégier, sur des majuscules qui provoquent toujours une hésitation.

Dès le début décembre, il y a au moins une expression qui fait son apparition dans de nombreux textes et qui fait l’objet de bien des questionnements. Met-on ou ne met-on pas une majuscule dans l’expression «temps des Fêtes»? En met-on plus d’une? À «temps» ou à «fêtes»?

Les nombreuses sources consultées ne sont pas très bavardes à ce sujet. Il n’y a, en fait, que Le français au bureau, qui recommande «les fêtes» et «le temps des fêtes».

L’usage est flottant

Et l’usage, particulièrement dans les médias écrits, est flottant. Quand on fait une petite recherche dans les archives des différents journaux, on constate que plusieurs formes reviennent fréquemment. Les deux principales sont «temps des fêtes» et «temps des Fêtes».

Rejetons donc d’emblée l’idée de mettre une majuscule à «temps».

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La question de la capitale initiale au mot «fêtes» est plus embêtante. Il arrive même, en fouillant dans les archives des journaux, qu’on trouve les deux, à peu près de façon égale. Dans un même journal.

C’est pour ça qu’il est généralement préférable de trancher et d’envoyer un courriel aux collègues, souvent par le biais du patron, pour édicter une façon de faire.

Le Temps des Fêtes a sa spécificité

Au Nouvelliste, nous avons privilégié l’emploi de «Fêtes» avec une majuscule. Pourtant, lorsqu’on parle de la «fête des Mères», de la «fête des Pères», de la «fête du Travail», de la «fête de la Reine» ou de la «fête du Canada», on le fait sans utiliser la majuscule à «fêtes».

Mais l’expression toute particulière qui sert à désigner la période allant grosso modo du 20 décembre au 6 janvier, mérite probablement une majuscule en raison de sa spécificité.

Si on parle des «fêtes» sans majuscule, cela peut vouloir dire bien des choses. Alors nous avons opté pour le souligner le caractère unique de cette période.

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Nous avons aussi considéré le fait que plusieurs ouvrages recommandent de mettre une majuscule quand on parle d’une journée, d’une semaine ou d’un mois consacré à une cause, par exemple.

On parle du «Mois de l’activité physique», de la «Semaine de la coopération», de la «Journée internationale des travailleurs». Il est donc possible de voir apparaître une majuscule pour désigner un événement désignant une période consacrée à un thème.

Noël et le Jour de l’An

Nous avons aussi tenu compte du fait que «Noël» s’écrit avec une majuscule, que le «Jour de l’An» peut s’écrire avec une majuscule, et que l’«Après-Noël» prend aussi une majuscule.

Employée comme nom, cette expression – dont j’ai déjà traité dans ces pages – remplace adéquatement le Boxing Day. On peut donc parler des «soldes de l’Après-Noël», ce qui fait référence à une période spécifique (le 26 décembre généralement), ou des soldes d’après Noël, où on ne l’emploie pas comme nom.

Il y a donc suffisamment de majuscules dans toute cette période pour que les «Fêtes» puisse en prendre une aussi. Nous écrivons donc «la période des Fêtes», le «temps des Fêtes», les «Fêtes», le «congé des Fêtes», la «musique des Fêtes» et ainsi de suite.

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De cette façon, on croit qu’il est plus facile d’évoquer la référence à la période qui comprend la fête de Noël et la fête du Nouvel An.

Oui, c’est une décision arbitraire!

Ce qui est le plus amusant, c’est que cette décision est tout à fait arbitraire et discutable. C’est, en même temps, la beauté de la chose. Que serait le français s’il ne nous permettait pas de se questionner, de fouiller, de réfléchir et d’édicter une façon de faire?

Pour l’instant, les lecteurs du Nouvelliste verront «Fêtes» avec une majuscule. Jusqu’à ce que quelqu’un d’autre, un beau jour, se lance aussi dans une réflexion et une recherche pour finalement statuer le contraire!

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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