Mesrine de retour au Canada

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Publié 10/08/2010 par Vincent Muller

Sorti en France fin 2008, L’instinct de mort, film retraçant la vie du plus célèbre criminel français, Jacques Mesrine, est enfin sur les écrans canadiens à partir du 13 août. Inspiré de son autobiographie écrite durant un séjour en prison au milieu des années 1970 et parue en 1977, la première partie de ce film en deux volets est tournée principalement en France et au Canada.

Le film réalisé par Jean-François Richet avec Vincent Cassel dans le rôle de Jacques Mesrine commence par la fin… que tout le monde connaît: sa mort le 2 novembre 1979 au volant de sa BMW, Porte de Clignancourt à Paris, dans une embuscade tendue par la police qui l’a abattu de 18 balles.

Sa mort, entourée d’une polémique due au fait que la police aurait tiré sans sommation, en a probablement soulagé plus d’un.

En effet, Jacques Mesrine, arrêté plusieurs fois, n’a jamais mis bien longtemps avant de s’échapper de prison, entre autres de celle de Saint-Vincent-de-Paul au Québec où il a séjourné après avoir fui la France où aussi bien la police que le milieu criminel voulaient sa peau.

L’épopée de ce fils de famille aisée, qui s’est enfoncé petit à petit dans le crime à partir de son retour de la guerre d’Algérie où il s’était engagé comme parachutiste-commando, est particulièrement captivante grâce en partie à Vincent Cassel.

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Délivrant l’une de ses meilleures performances, l’acteur réussit avec brio à incarner les différentes facettes de son personnage et à refléter le changement qui s’opère en lui au cours de l’évolution de son parcours criminel.

Apparaissant peu sûr de lui au début du film, le personnage, qui a choisi la vie de criminel plus par besoin de liberté que par besoin d’argent, devient de plus en plus confiant, mais aussi de plus en plus violent.

Il n’en reste pas moins que Vincent Cassel arrive à faire du pire des criminels, un personnage attachant dont l’appât du gain ne semble pas être la seule motivation.

Le côté humain de ce personnage sulfureux, souvent admiré en France pour sa personnalité et son habilité à narguer la police, est largement mis en avant, tout comme son habitude à relever les défis les plus fous et à ne rien prendre au sérieux.

Un exemple de cette tendance à tourner les choses en dérision: la fameuse phrase «Vive le Québec libre», lancée aux journalistes québécois lui demandant une déclaration lors de son arrivée dans la Belle Province après son extradition des États-Unis où il avait été arrêté en 1969.

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Le scénario met en avant des éléments qui témoignent de la particularité de Jacques Mesrine, à savoir le respect de certains principes, notamment avec la scène lors de laquelle il revient à la prison de Saint-Vincent-de-Paul, après son évasion, pour libérer des codétenus qui l’ont aidé à s’évader.

Tenir le spectateur en haleine lorsque l’on évoque des faits réels peut parfois être un exercice difficile. Lorsqu’il s’agit de personnages comme Mesrine, qui a déjà l’avantage d’être une légende, du moins en France, cela l’est moins. Et lorsque Jean-François Richet se charge de la réalisation, cela donne un film romancé certes, mais qui retransmet à merveille les rebondissements de la vie du criminel faisant oublier au spectateur que deux heures se sont déjà écoulées depuis le début du film.

L’instinct de mort, qui a totalisé plus de 2 250 000 entrées en France, est suivi d’une deuxième partie: L’ennemi public numéro 1, qui sortira au Canada d’ici quelques mois.

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