Une petite granule, deux petites pilules, trois petits comprimés. Quand il s’agit de soigner à la fois son arthrite, son diabète et son hypertension, il y a de quoi à avoir les mains pleines!
«En effet, plus une personne présente de maladies, plus il y a de traitements. Les prescriptions se font souvent en silo. Ça finit par faire de jolis cocktails! », avance Caroline Sirois, professeure et chercheuse au Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec.
C’est connu, les gens malades consomment généralement trop de médicaments. Mais comment peut-on en arriver là?
Loin des compagnies pharmaceutiques, un colloque consacré à la polypharmacie a récemment tenté de répondre à cette question en dressant un portrait global du phénomène avec les différents acteurs impliqués — pharmaciens, médecins, cliniciens, infirmiers, chercheurs et décideurs de la santé publique.
Une tâche complexe, s’il en est une, car même le terme «polypharmacie» ne reçoit pas l’aval de tous les spécialistes. «Pour les uns, c’est le nombre de médicaments qu’il faut réduire: cinq et plus, c’est trop! Pour les autres, le nombre importe peu ; il faut plutôt enlever tous ceux qui ne sont pas appropriés», relève la chercheuse qui coorganisait également ce colloque.