C’est bien connu, les médias carburent aux mauvaises nouvelles. Nous rapportons systématiquement les rares écrasements d’avions, pas les milliers de décollages et d’atterrissages réussis chaque jour.
Le contraire serait stupide: les médias font oeuvre utile en s’intéressant d’abord à ce qui va mal. Le progrès de l’humanité est fait de millions de corrections d’erreurs et de résolutions de problèmes, en plus de coups de chance et d’innovations parfois spectaculaires.
Et ce progrès est manifeste, même s’il peut connaître des retards et des reculs. Mais il faut le chercher. Il est plus souvent documenté dans des blogues spécialisés ou des universités, loin des cotes d’écoute.
Sensationnalisme
Les mauvaises nouvelles sont encore plus sensationnelles quand on peut les inscrire dans des tendances inquiétantes. Si un crash aérien peut permettre de titrer «de plus en plus de victimes», tant mieux!
Tant mieux (pour les médias) si un vote nationaliste, l’élection d’un iconoclaste ou une manifestation de camionneurs peuvent être associés à des épouvantails comme «la montée du populisme» ou «l’érosion de la démocratie».