Le nom de Marcel Duchamp évoque chez moi le dadaïsme, l’art minimal, l’art conceptuel, le pop art. Je l’ai toujours imaginé foncièrement Français, mais le roman Je ne déserterai pas ma vie, de Sébastien Rongier, a levé le voile sur la double vie de Duchamp.
Son Nu descendant un escalier, peint en janvier 1912, fait scandale lors d’une exposition à New York en février-mars 1913. Cette œuvre consacre la gloire de Marcel Duchamp et marque le début de l’art moderne aux États-Unis.
Duchamp tenait à son image de solitaire
Duchamp donne des cours particuliers de français à des Américains bien nantis. C’est ainsi qu’il rencontre Mary Louise Reynolds (1891-1950). Ils s’installent tous les deux à Paris et Mary croise plein de gens qui ne parle pas un mot d’anglais. Cela aurait été vécu comme une défaite intérieure pour beaucoup de Parisiens.
Le roman nous apprend comment Duchamp tenait à son image d’insaisissable solitaire. Il aime le secret et cache toujours ses amours. «Sa vie comme son œuvre sont traversées de secrets, de choses vues et invisibles, de regards cachés et de formes qui détournent le sens comme le regard.»
Connu pour faire durer la clandestinité le plus longtemps possible, Duchamp a le don de dénicher des œuvres et des artistes encore inconnus mais qui seront bientôt «au cœur des transformations artistiques du siècle».