Depuis son atelier montréalais, Marc Nerbonne joue avec les textures et les couleurs de la mort pour composer des tableaux qui redonnent vie aux animaux écrasés, échoués, victimes pour la plupart de l’expansion exponentielle de l’homme vers des territoires jadis réservés à la nature. Pour la première fois, les Torontois peuvent découvrir son travail à la galerie O’Born de la rue Ossington.
De loin, le tableau ressemble à s’y méprendre aux œuvres classiques des peintres hollandais. Mais en se rapprochant, on commence à discerner des plumes, de la chair, de la fourrure.
Le tout intégré numériquement dans une composition visuellement très classique, avec souvent des paysages sombres et bucoliques entourant le sujet.
Depuis plusieurs années, Marc Nerbonne, diplômé en 2003 du programme Arts et Design de l’Université du Québec en Outaouais, collectionne les photos d’animaux morts, qu’ils soient sur le bord de la route, ou échoués le long des rivages. Il s’est constitué une banque d’images, qu’il peut utiliser à sa guise quand vient le temps de composer.
Victimes collatérales
«J’ai tout divisé en catégories. Je sais que pour la texture de la chair, ça me prend des viscères. C’est de l’art abject, mais il y a de la beauté dans la laideur», explique-t-il.