On n’a pas encore compris le style de Marc LeMyre, «poésie électrique». Mais c’est drôle, très drôle à entendre les fous rires et les acclamations de la salle pour son spectacle. Jeudi dernier, Marc LeMyre a fait sortir la poésie de sa feuille de papier avec la participation du musicien Bernard Dionne.
Marc LeMyre n’est pas un poète traditionnel. Quand il arrive sur scène, c’est avec des guitares électriques, des micros qui transforment sa voix et un écran géant. Il simule un dialogue avec des extraterrestres et pousse la chansonnette.
L’écrivain Pierre Léon le qualifie même de «poète survolté». Pour ce spectacle intitulé Nous sommes venus en amis, l’Alliance française lui a laissé carte blanche.
«Il a un style très particulier, il joue sur les mots et les registres. Cela ressemble davantage à un spectacle et c’est vraiment l’impulsion que l’on veut donner aux jeudis littéraires», explique le directeur de l’Alliance française de Toronto, Jean-Claude Duthion.
Résultat: Marc LeMyre joue pour la première fois avec Bernard Dionne. Il accompagne ses poèmes à la guitare et au piano. «C’était un vrai défi car Bernard Dionne est un bluesman, ce qui est assez éloigné de mon univers. Mais j’aime utiliser les forces de chacun et créer une vraie rencontre entre deux styles», explique l’artiste francophone torontois.
Thèmes sombres
Le défi est relevé haut la main. Les éclats de rire deviennent presque un bruit de fond pendant le spectacle et les applaudissements sont nombreux. La foule se presse pour saluer Marc LeMyre après la représentation. Il en devient même difficile de l’approcher. Sophie Bernier, coordonnatrice culturelle du Centre Francophone lui lance: «Tu es en train de devenir mon poète préféré!»