Manque de sommeil et obésité ne sont pas les seuls effets néfastes des écrans

Les écrans empêchent l’enfant d’apprendre à contrôler ses émotions et nuisent à sa capacité de se concentrer et de rester attentif pendant un certain temps.
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Publié 28/11/2019 par Jacinthe Laforest

Les écrans prennent trop de place dans nos vies et celles de nos enfants. La docteure Nadine Arsenault-Samson prescrit de limiter le temps d’écran et fournit quelques conseils pour atténuer ses effets néfastes.

«Les nouvelles suces»

Pour illustrer sa présentation devant des parents d’élèves de l’école Évangéline de Wellington, à l’Île-du-Prince-Édouard, la Dre Arsenault-Samson avait inclus quelques photos parlantes. Sur l’une d’elles, on voyait un enfant en larmes et visiblement en colère qui tenait fermement une tablette que le parent essayait de lui enlever.

«J’ai choisi cette photo pour illustrer qu’il peut véritablement s’installer une dépendance au point que si on retire l’objet, l’enfant se met à pleurer comme si on lui enlevait sa suce.»

Dre Nadine Arsenault-Samson. Photo: Jacinthe Laforest, La Voix acadienne

Des conseils pas si faciles à suivre

Tout en conseillant de limiter le temps d’écran, la Dre Arsenault-Samson est la première à reconnaître que ce n’est pas aussi facile que cela.

«Les écrans sont tellement présents dans nos vies. Il y a la télé, les téléphones, les tablettes, les ordis, les lecteurs DVD dans les autos. Limiter le temps d’écran demande un effort, c’est certain, et pas juste pour l’enfant.»

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Manque de sommeil et obésité

Les effets néfastes incluent l’obésité et le manque de sommeil.

«Je n’en dirai jamais assez sur l’effet de la lumière bleue sur la production de mélatonine par le cerveau. Les études prouvent que le taux de mélatonine baisse si on utilise l’écran trop longtemps. Et la mélatonine est essentielle au sommeil.»

L’obésité est elle aussi un effet secondaire de l’augmentation de temps d’écran. «C’est causé par l’inactivité, certes, mais aussi par le contenu publicitaire, à la télé. Les émissions pour enfants sont remplies de publicités sur les céréales sucrées et autres gâteries.»

Pas avant 3 ans

Avec moult exemples, la Dre Arsenault-Samson affirme qu’avant l’âge de 3 ans, il n’y a aucun avantage à exposer les enfants à l’écran, directement ou en arrière-plan (télé allumée sans qu’on la regarde).

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Au contraire, les écrans empêchent l’enfant d’apprendre à contrôler ses émotions, nuisent à sa capacité de se concentrer et de rester attentif pendant un certain temps.

«Les images sur les écrans sont tellement lumineuses et rapides que l’enfant s’habitue à ce degré de stimulation et lorsqu’il n’a pas cela, il peine à rester concentré.»

«Également, les enfants qui interagissent beaucoup avec un écran ne développent pas leurs habiletés sociales. Ils arrivent à l’école sans avoir appris à interagir avec d’autres et surtout, sans avoir appris à se passer de leur machine.»

Atténuer les effets néfastes

Les écrans sont là pour rester. Ils peuvent être des outils précieux, améliorer nos vies. Ils peuvent aussi nous contrôler et même nous mettre en danger. Il est possible, avec certaines applications, de savoir avec précision qui est où et à quel moment.

«Les parents savent où sont leurs enfants, mais le prédateur qui se fait passer pour quelqu’un d’autre en ligne le sait aussi», dit la Dre Arsenault-Samson.

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Snapchat ne peut en aucun cas remplacer la relation de confiance qu’un parent devrait avoir avec son enfant. Aucune application ne devrait remplacer un parent.

Au contraire, c’est possible de regarder un film en famille, ou une émission, ou même de jouer à des jeux sur Internet. Ça permet de parler de différentes choses et ça peut devenir un prétexte pour aborder diverses réalités, adaptées à l’âge de l’enfant.

Punir et récompenser?

Pour éviter de donner aux outils technologiques un caractère presque sacré aux yeux des enfants, il faut éviter de les utiliser comme récompense ou comme punition.

C’est comme pour la nourriture. On ne donne pas une barre de chocolat à un enfant pour le récompenser et on ne lui retire pas son dessert pour le punir. Ça crée l’effet inverse.

La Dre Arsenault-Samson soutient que gérer le temps d’écran à la maison peut se faire aussi naturellement, et aussi difficilement, que l’apprentissage de n’importe quel mode de vie saine. Plus tôt on prend les bonnes habitudes (ou les mauvaises) et plus longtemps elles resteront.

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