En janvier 1916, l’Ontario français s’est mis en colère. Le 7 du mois, pour être précis, 70 femmes, munies entre autres d’épingles à chapeau, résistent à la police et réussissent à garder ouvertes les classes dans lesquelles les enseignantes continuaient obstinément d’éduquer – illégalement – les élèves en français.
L’autorité du gouvernement ontarien est ébranlée.
C’était une colère qui grondait au sein des francophones de l’Ontario depuis quatre ans. Depuis que le gouvernement provincial avait décrété que l’enseignement en français serait contraire à la loi.
Mais revenons un peu en arrière…
Fin 19e siècle: la population franco-ontarienne explose: elle passe de 14 000 personnes en 1842 à plus de 100 000 en 1881. En 1900, les francophones forment 10% de la population provinciale et constituent même la majorité dans plusieurs régions de l’Est et du Nord.