Clovis Razafimalala, un homme d’affaires malgache de 49 ans, connu pour sa défense de l’environnement et pour son engagement dans la lutte contre le trafic de bois de rose, a été condamné à 5 ans de prison avec sursis à Madagascar pour «incitation à la rébellion» et «destruction de bâtiments administratifs».
«Après avoir passé dix mois en détention préventive, il a été libéré le 24 juillet dernier, mais il est toujours condamné à 5 ans d’emprisonnement avec sursis. Clovis est donc libre en ce moment, mais il peut être incarcéré à tout moment s’il poursuit ses activités militantes», explique Meryll David-Ismayil, présidente du groupe franco-torontois d’Amnistie Internationale.
Le trafic de bois de rose fait l’actualité internationale en ce moment. À Madagascar, il s’agit de la disparition de plusieurs espèces de bois de rose et d’ébène pillées jusque dans les aires protégées, pour alimenter un trafic à destination de la Chine, où ces essences précieuses sont transformées en meubles luxueux.
Embargo commercial
Aujourd’hui, Madagascar risque un embargo commercial sur toutes les espèces protégées du pays. D’après Meryll, «c’est l’arme ultime dont dispose la communauté internationale pour condamner un pays qui, par son inaction ou sa complicité, participe à la destruction de la biodiversité».
Depuis trois ans, la communauté internationale enjoint Madagascar de mettre fin à ce trafic qui détruit l’écosystème de l’île. Madagascar a reçu des millions de dollars pour lutter contre la contrebande, mais la situation n’évolue pas.