En 2004, près de 25% des jeunes de 18 à 25 ans étaient considérés obèses au Canada (indice de masse corporelle supérieur à 30). À la fin des années 70, ils n’étaient que 13% dans ce cas. Pire, chez les jeunes adultes de 25 à 34 ans, la proportion d’obèses a plus que doublé, passant de 8,5% en 1979 à 20,5% en 2004.
Le constat est alarmant. De plus en plus, les jeunes générations sont touchées par les problèmes de surpoids. Et si la réduction du temps alloué aux exercices physiques est une réalité, la mauvaise alimentation est aussi un facteur des plus préoccupants. Dans les universités, il est de plus en plus difficile de se nourrir sainement, et les sirènes de la junk food savent se faire des plus mélodieuses.
Si les jeunes enfants sont touchés par le marketing alimentaire précoce, les étudiants ont eux aussi de plus en plus de mal à se soustraire aux attraits de la restauration rapide. Une situation que la plupart déplore. Dans une étude effectuée auprès d’environ 200 étudiants du Collège Glendon de l’Université York, ils étaient 80% à se déclarer insatisfaits de la diversité des menus proposés par la cafétéria du campus. 67% d’entre eux considéraient également que les repas proposés ne comblaient pas leurs besoins nutritionnels, et 72% regrettaient qu’en dépit d’un service de mauvaise qualité, les prix soient bien trop élevés.
Du coup, 92% de ces étudiants interrogés s’étaient prononcés pour la mise en place d’une solution de restauration alternative. Ce rapport, déposé par la Glendon Community Co-operative en préalable de la présentation d’un projet de coopérative alimentaire, faisait état de l’urgence de la situation mais aussi de la réelle prise de conscience des principaux concernés. À la suite de ces constats, trois étudiants, appuyés par l’un de leurs professeurs, ont décidé de lancer ce projet de Glendon food co-operative.
Une idée qui fait son chemin progressivement, comme le souligne Jonathan Yoani Kuiper, l’un des fondateurs: «Ce n’était pas évident de faire admettre l’idée qu’une autre alimentation était possible sur le campus. Nous avons recherché tous les soutiens possibles, et nous avons aujourd’hui une communauté derrière nous prête à nous soutenir jusqu’à ce que nous obtenions les autorisations requises.»