Lorsque le sport fait mal

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Publié 19/08/2008 par Isabelle Burgun (Agence Science-Presse)

Tout le monde se souvient du Canadien Kyle Shewfelt. Ce «gymnaste de légende» a remporté une médaille d’or à Athènes en 2004. Peu de gens se rappellent qu’il a failli ne pas y participer en raison d’une grave blessure à la cheville.

Inutile de se le cacher, les sportifs de haut niveau se font souvent mal. «Les blessures varient selon le sport pratiqué. Des fractures de stress, j’en vois toutes les semaines», soutient Suzanne Leclerc, docteure à la clinique de médecine sportive de l’Université de Montréal.

Les fractures de stress, les blessures les plus courantes, sont des fissures dans les parties superficielles des os. Provoquées par des impacts répétés sur les surfaces dures, elles affectent principalement les gymnastes et les coureurs.

On retrouve, en seconde position, les tendinopathies ou tendinites. Ces inflammations des tendons touchent de nombreux sportifs: cyclistes, coureurs, joueurs de tennis… Près d’un sportif sur trois en souffrira!

Au nombre des blessures sportives, on compte également de fréquentes luxations et des commotions cérébrales qui se logent au sein des zones très sollicitées. Les épaules, genoux et talons sont principalement visés. Près de 95 % des skieurs de haut niveau connaîtront des blessures aux genoux durant leur carrière.

«Les articulations au judo, les épaules pour les lutteurs, les chevilles pour le hockey et le ski, chaque sport connaît ses blessures», détaille Paul Gagné, entraîneur et préparateur physique du Centre de performance sportive de Montréal. Et tous les athlètes ne se blesseront pas de la même manière, cela dépend évidemment de leur constitution (morphologie, muscles, hérédité), de leur entraînement et des efforts déployés.

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Prendre le départ… blessé!

Les athlètes se blessent généralement plus à l’entraînement que lors des rencontres sportives. «Plus le volume d’entraînement est grand, plus l’exposition aux blessures s’avère importante», convient Mme Leclerc. Et le retour sur la piste ou sur le plongeon se fera avant que le sportif soit totalement rétabli. «Contrairement à ce que pense le grand public, les athlètes ne guérissent pas à 100 % et plus vite que nous. Ils retournent courir à 70 % de leur forme», ajoute-t-elle.

Même si de nombreux chercheurs s’attèlent à trouver ce qui améliorerait la prévention des blessures ou accélérerait leur guérison, le meilleur remède reste encore le repos. Ou de prendre soin de sa posture (voir encadré). « La posture est liée à tout. C’est l’édifice où se bâtit un bon sportif », soutient même Paul Gagné.

L’année dernière, le gymnaste Kyle Shewfelt s’est encore blessé. Un mauvais atterrissage lors d’un entraînement lui a brisé les deux jambes. Résultat : une chirurgie majeure et de la réhabilitation. Malgré tout, le gymnaste a pris place dans l’équipe olympique canadienne. Il est à Beijing !

La posture des athlètes

Le préparateur physique Paul Gagné dénonce l’armée de pied plat qu’il croise au Centre de performance sportive de Montréal: « Il me faut 5 minutes pour constater les problèmes de posture en regardant les pieds, les yeux et la manière dont la personne se tient debout », tranche l’entraîneur. Mauvaises chaussures, sédentarité des jeunes sportifs, la «base» ne serait pas bonne. «C’est un problème qui touche 93 % des gens ici, et donc de nombreux athlètes». Une posture adéquate serait la meilleure prévention des blessures sportives!

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