Lorène Bourgeois expose ses enveloppes du corps

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Publié 03/11/2009 par Vincent Muller

Pour l’artiste franco-canadienne qui enseigne la gravure, la peinture et le dessin depuis le milieu des années 1980, les vêtements sont les enveloppes du corps. C’est également le titre de l’exposition consacrée à ses dernières œuvres, dont le vernissage a eu lieu mardi dernier à la Galerie du Collège Glendon.

Cette exposition regroupe la presque totalité du travail de l’artiste sur les trois dernières années: «J’ai juste fait quelques coupures, par manque de place», explique-t-elle. Les dessins exposés ont la particularité de ne pas être encadrés mais simplement accrochés aux murs avec de simples punaises. Ceci est un choix délibéré: «Je trouvais ça beau de pouvoir voir le dessin comme une peau», justifie Lorène Bourgeois.

Bien que polyvalente, elle se concentre selon les périodes sur certains matériaux et certains thèmes en fonction de ce qu’elle veut exprimer.

Concernant les œuvres exposées à Glendon, à part quelques peintures à l’huile sur ardoise, la majorité sont des dessins pour lesquels l’artiste a utilisé du crayon noir et du fusain en poudre, tout en travaillant beaucoup avec la gomme pour créer les variations de tons.

Le fil conducteur de cette exposition est le vêtement et sa relation aux corps humain et animal. «Je suis très intéressée par la façon dont le tissu, le plis, peut envelopper un corps, le fait qu’il y a de la sensualité, beaucoup de présence dans le vêtement».

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Pour elle, les plis, les coutures, les boutons, les œillères peuvent être lus comme une peau, des rides, des cicatrices… Les vêtements et objets desquels elle s’est inspiré pour ses dessins, Lorène Bourgeois les a choisi en fonction de leurs significations sociale et utilitaire ainsi que de leurs formes et textures. Tous semblent être sortis des greniers de nos grands-parents, ou arrières grands parents. L’artiste explique d’ailleurs que l’un de ses objectifs était de «faire revenir à la vie des gens qui ont existé par le passé».

On retrouve entre autres, dans cette exposition, une infirmière de la guerre de 1914-1918, dessinée à partir d’une photo d’époque, un homme au chapeau de dormeur du XVIIIe siècle, le portrait d’un personnage qui était en fait une sculpture médiévale, ainsi que sa toute dernière réalisation assez intrigante: un mouton vêtu d’un capuchon, comme ceux que l’on voit dans les foires au bétail, faisant face à un homme portant un masque à gaz.

Intriguer est justement l’un des objectifs de l’artiste qui sélectionne les objets représentés pour «leur aptitude à exprimer quelque chose qui n’est pas forcément lié à leur fonction d’origine».

Concernant sa dernière œuvre, les deux objets et personnages qu’elle met face à face peuvent donner lieu à de nombreuses interprétations. «Le mouton et l’homme au masque sont différents à première vue mais ont tous les deux quelque chose d’absurde comme point commun», décrit la dessinatrice.

Comme elle l’explique dans l’un de ses textes, «lorsqu’ils sont isolés de leur contexte originel et mis en présence de «faux frères» tout aussi ambigus, la signification de ces objets semble osciller entre le fonctionnel et le théâtral, entre l’absurde et le menaçant».

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C’est sur cet aspect que l’artiste a concentré tous ses talents de dessinatrice grandement appréciés par les personnes présentes ce soir là. Pour toute explication relative à ses œuvres, exposées jusqu’au 11 décembre, vous pouvez contacter l’artiste par courriel: [email protected].

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