Peut-on parler de «littérature franco-ontarienne»? A-t-elle une identité propre? Comment la définir? Et comment faire en sorte que cette littérature soit reconnue et appréciée? Les auteurs Jean Fahmy, Yves Breton, Christine Dumitriu van Saanen et Hédi Bouraoui s’étaient réunis pour aborder ces questions.
Yves Breton a insisté sur le caractère pluriel de cette littérature. Les genres sont très divers, tout comme les auteurs, aux multiples origines (canadiennes ou non). Jean Fahmy a quant à lui reconnu qu’il y a encore bien des progrès à faire: accroître le nombre de librairies, améliorer la présence francophone dans les bibliothèques, se faire connaître au Québec et dans le monde… «Le combat est difficile!», avoue-t-il.
Hédi Bouraoui se fait encore plus pessimiste et considère qu’«écrire en français en Ontario, c’est comme lancer des SOS dans le désert!» Auteur avec Jacques Flamand d’une anthologie de littérature franco-ontarienne, il se désole de constater le faible attrait du public et des professeurs de littérature pour ce livre.
Il se désole également de voir qu’après son départ, personne n’a repris le cours de littérature franco-ontarienne qu’il donnait à l’Université York. N’hésitant pas à parler de marasme, il a fait appel à l’Association des auteurs de l’Ontario français pour qu’elle achète des livres de ses auteurs pour les distribuer gratuitement aux ambassades canadiennes à l’étranger. «Encore faut-il en avoir les moyens financiers!, s’est exclamé Jean Fahmy.
Mais cette littérature franco-ontarienne a-t-elle vraiment une identité propre, qui la rendrait reconnaissable? «J’ai essayé de définir cette littérature, explique Hédi Bouraoui, mais c’est difficile. On m’a répondu que j’avais présenté un hamburger que l’on garnit de tout mais que je n’avais rien défini!»