Elle aura survécu 11 500 ans dans une caverne du Brésil… pour être détruite 40 ans après sa découverte, dans un incendie résultant manifestement de très mauvais choix politiques.
Si la destruction par les flammes du Musée national du Brésil, dimanche soir, a envoyé une onde de choc à travers le monde, le sort de Luzia — un crâne, une partie du bassin et quelques os — symbolise le caractère inestimable de ce qui a été perdu.
Elle est l’un des plus anciens fossiles humains des trois Amériques, et le plus ancien d’Amérique du Sud. Elle est peut-être la seule représentante connue d’une première vague d’humains, dits «paléo-indiens», à avoir mis pied sur le continent.
Et le Musée lui-même, avec ses 200 ans célébrés en juin dernier, n’était pas seulement le plus ancien du Brésil, mais l’un des plus grands musées d’histoire naturelle des Amériques.
Mais la colère des Brésiliens exprimée lundi devant l’édifice ravagé vient aussi du fait qu’il s’agit apparemment d’une perte qui aurait pu être évitée. De nombreux reportages ont répété que «le musée était délabré» ces dernières années, en raison de coupes budgétaires en éducation, en science et en culture subies dans l’ensemble du pays.