Waubgeshig Rice est originaire de la réserve de Wasauksing, aux abords de la Baie Georgienne. Vidéo journaliste pour CBC News, il a publié le roman Legacy en 2014, qui vient de paraître en français sous le titre Le legs d’Eva. C’est un véritable plaidoyer pour une meilleure connaissance de la culture amérindienne.
Les chapitres de ce roman sont tour à tour dédiés à chaque enfant de la famille Gibson, qui vit dans une réserve ojibwée ou, plus politiquement correct, de la Nation Anishinabek. L’auteur décrit comment, dans les années 1980, les Premières Nations du Canada font l’objet, au mieux, d’une méconnaissance et, au pire, d’ignorance et de racisme voilé.
L’Eva du titre quitte la réserve entre Sudbury et Sault-Sainte-Marie pour étudier à l’Université de Toronto. Un soir, lors d’une rare sortie avec des amis, elle est battue à mort par Mark Miller, un homme Blanc qu’elle a rencontré dans un bar.
La nouvelle dévaste ses frères et sa sœur, bien entendu. La sentence – cinq ans d’emprisonnement – les révolte. «Aussi longtemps que le cœur de Mark Miller continuerait de battre, justice ne serait pas faite.»
L’auteur décrit comment, dans les années 1980 et 1990, les Premières Nations du Canada «traînent dans les notes en bas de page de l’histoire rapidement changeante de la société canadienne.»