Liberté académique: on a besoin du sens critique plus que jamais!

Sinon, on reste enracinés dans notre racisme systémique

L'Université d'Ottawa
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Publié 25/10/2020 par Annik Chalifour

Nos universités ne devraient-elle pas s’illustrer parmi nos chefs de file pour faire avancer la pensée critique? La compétence à percevoir et à accepter les diverses façons de penser d’autrui même si elles diffèrent des nôtres.

Les universités ne font-elles pas partie de nos outils sociaux pour rebâtir notre intellect, se réinventer? La compétence à capter les multiples facettes de mots légués par l’Histoire qui nous permettent de mieux comprendre ce que nous sommes et déterminer ce que nous voulons devenir.

La pensée critique est l’une des compétences essentielles pour exercer la diplomatie culturelle, négocier, résoudre les conflits, maintenir l’ouverture d’esprit. On en a besoin plus que jamais!

Communication critique

Il est franchement surprenant et décevant de constater qu’en 2020 au Canada, une professeure d’université est suspendue en raison de la discussion autour d’un mot historiquement considéré offensant et discriminatoire.

Si on veut cesser de déshumaniser par les mots, on doit d’abord comprendre leur signification et leur impact sur la vie humaine. On doit être capable d’en parler.

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Sans communication critique, on ne va nulle part. On continuera de stagner – même de régresser  – comme société proclamée multiculturelle.

Cela dit, certains mots peuvent contribuer à favoriser la discrimination qu’à mon humble avis on devrait bannir de notre vocabulaire étatique pour éradiquer le racisme dit systémique. On doit s’actualiser!

Sensibilité culturelle

Aujourd’hui, nos profs (tous paliers scolaires confondus) interviennent auprès de contextes de plus en plus culturellement diversifiés. Ils se doivent d’être sensibles aux divers profils identitaires de leurs étudiants en empruntant la pédagogie critique.

La pédagogie critique suppose, entre autres, l’habileté à enseigner en considérant les diverses identités culturelles représentées dans la classe. Une question de sensibilité culturelle.

Démontrer un intérêt à l’égard de l’autre, de son Histoire, ses faits marquants et ses conséquences, tout en suscitant des échanges et réflexions pour mener vers un engagement socio-politique positif visant le bien-être commun. Enseigner l’ouverture d’esprit.

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Le cas actuel de suspension temporaire d’une prof de l’Université d’Ottawa en raison de son utilisation du mot «N» en anglais lors d’un cours sur les identités sexuelles, montre clairement que notre société n’est pas aussi avancée qu’elle prétend être…

L’université ne devrait-elle pas figurer parmi nos acteurs-clés engagés dans l’antiracisme et l’équité en aiguisant la pensée critique de nos futurs leaders?

Et la pensée critique ne passe-t-elle pas par la liberté d’expression?

Pouvoir dominant

Il existe encore un immense gap entre les intentions de nos lois véhiculant les valeurs canadiennes (égalité, équité, droits, libertés) et leur application sur le terrain.

Pourtant, d’ici 15 ans, la diversité raciale représentera près de la moitié de toute la population ontarienne. Le pouvoir dominant traditionnel fera place à celles et ceux – toutes identités confondues – qui fréquentent présentement nos universités.

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Réveillons-nous! Les débats-échanges-réflexions-actions permettent d’observer, apprendre, avancer, innover, de vivre ensemble autrement…

Sans liberté académique ni liberté d’expression, pas d’ouverture d’esprit…

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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