Du 10 février au 8 mai, le Musée national des beaux-arts du Québec présente Marc-Aurèle Fortin: l’expérience de la couleur, première grande rétrospective muséale consacrée à cet artiste depuis plus de 45 ans. Une centaine de peintures, gravures, aquarelles et dessins réalisés sur quatre décennies (1909-1949) sont en montre. Cette exposition sera ensuite accueillie par la McMichael Canadian Art Collection, à Kleinburg, du 28 mai au 11 septembre.
Peintre paysagiste, Marc-Aurèle Fortin a laissé une forte empreinte dans l’imaginaire québécois avec ses compositions mettant à l’avant-plan de grands ormes et des scènes rurales hautement colorées, auxquelles il est généralement associé. L’exposition présente ses vues de Sainte-Rose, de l’île d’Orléans, de Charlevoix, de la Gaspésie et du Saguenay.
Une part moins connue, mais non moins significative, de son travail est aussi exposée: celle des vues urbaines. Elles témoignent du regard attentif qu’il porta aux changements irréversibles qu’opérait la modernité à Montréal des années 1920 et 1930.
Par rapport aux autres arts, c’est la couleur qui définit la peinture. Or, Fortin voyait son art comme une «poésie muette», s’inscrivant ainsi dans la tradition académique. Paradoxalement, son acharnement à faire chanter les couleurs vives le classe parmi les peintres les plus progressistes de sa génération, pendant les années 1920.
Le vert paradis
À l’image du Groupe des sept, Fortin est animé par l’idéal d’un art qui transcrirait l’authenticité du pays, «un art national».