On sait peu de choses au Canada français de la rébellion du Haut-Canada, sinon que c’était une insurrection mineure en comparaison de «notre» révolte des Patriotes de 1837-38. La Mackenzie House, au centre-ville de Toronto, permet de découvrir le meneur de cette rébellion des sujets de langue anglaise, William Lyon Mackenzie (1795-1861), son époque réformiste et l’immense capital de sympathie dont il a toujours joui, lui qui a défié ouvertement la couronne et l’establishment anglais.
La Mackenzie House est la jolie petite maison de ville qui a été donnée à Mackenzie par ses partisans et sympathisants à la fin de sa vie. Peu de choses subsistent de son mobilier.
La maison est toutefois intéressante, car c’est un exemple rare de résidence typique de la petite bourgeoisie torontoise du milieu du XVIIIe siècle. Mais l’intérêt principal du lieu est qu’il lève le voile sur un personnage clé de l’histoire de l’Ontario.
Écossais d’origine, donc en marge du Family Compact, ces riches Anglais qui contrôlaient tout ce qui se passait à Toronto (York à l’époque), Mackenzie était un libre penseur qui produisait son propre petit journal revendicateur. Une grande pièce de la maison-musée est d’ailleurs réservée à l’interprétation du fastidieux processus d’impression de l’époque.
Des fier-à-bras du Family Compact ont saccagé son imprimerie et son journal, mais Mackenzie a continué de soulever la population en décrivant les excès et injustices du pouvoir anglais. Politicien provincial, il est devenu le premier maire de York (ancien nom de Toronto) et il a finalement mené une rébellion (1837) qui cherchait à renverser les Anglais et à créer une république à l’américaine dans le Haut-Canada (l’Ontario d’aujourd’hui).