L’homme au regard de lion, le tout dernier roman du prolifique Pierre Chatillon, couvre une demi-douzaine d’années dans la vie de son héros Yvon Beaupré, soit de la bataille de Trafalgar en 1805 à la Guerre de 1812.
Comme Beaupré a combattu pour les troupes britanniques, celles qui étaient les vainqueurs de la bataille des Plaines d’Abraham en 1759, son retour et son accueil à Québec sèment la division. Yvon est-il un valeureux marin ou un traître, un vendu…?
Français et catholiques purs et durs
Les membres de la famille Beaupré sont des Canadiens français et des catholiques purs et durs. La mère écoute les sermons en français de son curé, parle français à ses tomates et betteraves, s’attend d’aller au ciel «où j’espère que tout le monde parlera français. Et une chose est sûre, c’est qu’au ciel, y a pas de protestants».
Chatillon décrit en long et en large les différences qui opposent la société des Blancs à celle des Amérindiens, tout comme celles qui démarquent la haute société de Québec du bas peuple de la basse-ville au lendemain de la Conquête.
Le frère du protagoniste cause tout un scandale lorsqu’il décide d’être ni Canadien ni Anglais, mais plutôt de recommencer sa vie en devenant un membre de la tribu des Sauteux. Tout comme son petit frère, Yvon s’éprend lui aussi d’une Amérindienne, mais largue l’envoûtante Tallulah pour la passionnante Louise d’Argenteuil.