«Parce que l’art les éveille, leur donne une voie différente, et les outille dans leurs actions citoyennes de demain.» Basé sur cette philosophie de Mathieu Fortier, fondateur de l’organisme, le projet de Jeunes musiciens du monde à vu le jour, en 2001. Une aventure humaine contée par François Lemieux, à travers le film documentaire Les voix de Kalkeri.
C’est en Inde, dans le petit village de Kalkeri, à proximité de la ville de Dharwad, haut lieu de la musique classique indienne, que Mathieu, Agathe et Blaise Fortier, ont décidé de poser leurs valises il y a plus d’une dizaine d’années.
Un choix de vie que les Occidentaux sont de plus en plus nombreux à embrasser, désireux de découvrir d’autres cultures et de s’investir dans le déroulement de la vie locale. Et c’est à travers le projet Jeunes musiciens du monde (JMDM) que les trois compères ont assouvi leurs aspirations humanitaires.
Un projet lancé en 2001 qui aboutissait il y a trois ans à la création d’une école pour enfants issus de milieux défavorisés. Un établissement qui propose des cours classiques, mais également des initiations à la musique. L’histoire de JMDM, c’est celle que retrace Les voix de Kalkeri, du jeune réalisateur François Lemieux, qui signe ici son premier film documentaire.
C’est en décembre 2003 que le réalisateur québécois et son équipe se rendent à Mumbai, en Inde, pour la 4e édition du Forum social mondial. Lors de la couverture de l’événement, ils font la rencontre de Mathieu Fortier. Peu à peu, le projet prend forme, comme se souvient François: «Nous étions fraîchement diplômés et nous avons rencontré Mathieu. D’emblée, le sujet nous a paru passionnant. Nous sommes rentrés au Canada, et repartis ensuite pour l’Inde. C’était une décision importante, et nous savions que ce serait complexe, puisque nous n’avions que peu de matériel et de budget. 4 000 $, une caméra usagée empruntée à Radio-Canada, et un mixeur de location, c’etait un tiercé audacieux.»