Les violoneux métis transmettent leurs rythmes aux jeunes

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Publié 20/05/2008 par Ulysse Gry

Les maîtres en musique métis ont écrit l’Histoire à la pointe de leur archer, mercredi 14 mai, au Hart House.

Les violoneux s’y sont réunis devant un public conquis, afin de transmettre un héritage musical qui se perd et révéler de nouveaux talents. Un concert, organisé par le Collectif des artistes métis et Anne Lederman pour lutter contre l’oubli des traditions canadiennes, qui souhaitait rester dans les mémoires.

Les écrits restent, dit-on, et les paroles s’envolent. Peut-être, mais en s’envolant les sons transportent parfois les atmosphères du passé, et quand ils sont reproduits de génération en génération, bravent l’effacement du temps.

La musique métis, mélange d’anciens sons écossais, irlandais, celtiques et franco-canadiens, teinté de rythmes amérindiens, est de ces traditions orales qui prennent la forme de patrimoine historique.

Le projet Histoires du violon (Fiddle Stories) proposait d’aider la tradition musicale métis à perdurer à travers les âges, par un concert donné au Hart House.

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C’est donc en plein cœur de l’Université de Toronto, où l’on enseigne le passé de la Nation, qu’ont résonné ces testaments musicaux de la présence historique des autochtones.

Les violons de John Arcand et James Cheechoo, parmi les derniers héritiers de leur style musical, ont fait lever le public. De leurs violons ressortent respectivement les airs des plaines de la Saskatchewan et des horizons de la Baie James. Pour l’occasion, ils ont pour la première fois joué ensemble.

Le concert a pris la forme d’une cérémonie de transmission de savoir, lorsque de jeunes violonistes métis sont venus jouer avec les anciens. Les maîtres se sont amusés de cet échange intergénérationnel, fiers et heureux de jouer de leur violon comme on conte l’Histoire.

Alyssa, Nicholas et Conlin Delbaere-Sawchuk, francophones métis de Toronto, figuraient parmi cette jeune classe de musiciens.

«Certains morceaux datent de l’époque de la traite des fourrures», affirme Alyssa. Selon elle l’influence autochtone, Cree, «se ressent dans certains sons qui se rapprochent des cris d’animaux. Le son des pieds qui tapent le sol en rythme est pour moi le battement du cœur».

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Accompagnée de ses deux frères, elle reprend avec plaisir et honneur ces rythmes ancestraux. Le groupe familial a su se mélanger avec d’autres nouveaux héritiers, pour offrir aux spectateurs une balade musicale à travers le Canada et son Histoire.

Un voyage qui continuera en juillet, pendant le Festival des arts métis à Toronto, avec la venue de Colin Adjun et Teddy Boy Houle des Territoires du Nord-Ouest.

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