Les Trois Accords: «Jouer du rock au quotidien!»

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Publié 03/10/2006 par Yann Buxeda

C’est un événement en soi pour la communauté francophone torontoise. Pour la première fois, le très en vogue groupe de rock québécois Les Trois Accords est venu jouer dans la Ville-Reine le 1er octobre dernier. Au Kool Haus, ils se sont joints à trois autres groupes dans le cadre de la Journée internationale de la musique, pour un concert gratuit. L’occasion pour L’Express de partir à la rencontre de ces cinq allumés de la chanson francophone. Portrait.

À la simple évocation du succès de leur premier album Gros Mammouth album turbo (près de 200 000 exemplaires écoulés), difficile de croire que l’histoire des Trois Accords est à l’origine d’une simple blague. Et pourtant…

C’est en 1997 que l’aventure débute, à Drummondville au Québec. Olivier Benoît (voix) et Simon Proulx (voix et guitare), alors jeunes élèves, décident de constituer un duo musical pour remporter le premier prix d’un concours local; un somptueux chèque de 75 $.

De cette expérience naît un véritable projet musical, que les instigateurs souhaitent de la trempe du duo d’humoristes québécois Paul et Paul. Et dans les trois années qui suivent, ils intègrent Alexandre Parr (voix et guitare) au groupe et écument les bars et petites salles de leur région.

Une dynamique qui connaîtra une première accélération en 2001, avec l’intégration de deux nouveaux membres, amis d’enfance également. Pierre-Luc Boivert (basse) et Charles Dureuil (batterie) viennent compléter le groupe.

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C’est véritablement en 2002, après quelques essais, que le groupe se lance dans l’enregistrement de son premier album autoproduit, Gros Mammouth album, comme se souvient Charles Dubreuil: «En 2001, nous avons débuté notre travail, mais cela ressemblait à quelque chose de nébuleux, pas vraiment affiné. Ce n’est véritablement qu’en 2002 que nous avons lancé la machine et commencé à écrire beaucoup. Nous avons emménagé dans un appartement commun et y avons installé notre studio au troisième étage.»

Et c’est poussé par un public mince mais passionné qu’ils ont créé leur première maquette. «Très rapidement, certains titres ont innondé les ondes des radios locales et certains médias nous ont demandé un clip pour certaines de nos chansons alors que nous n’avions même pas d’album», s’amuse-t-il.

C’est finalement en 2003 que le label Indica les découvre et leur propose de réenregistrer leur premier album. La version turbo de Gros Mammouth est appuyée avec des moyens considérables et le premier single du groupe, Hawaiienne, conquiert logiquement un large public.

Une ascension rapide dont se souvient le batteur: «Indica a su nous montrer qu’ils cherchaient à promouvoir une musique et non une image marketing. Nous avons collaboré dans le respect du travail de l’autre et c’est ce qui a facilité grandement la réussite du groupe. Forcément, avec les contacts et les moyens financiers d’une maison de disques, il a été plus facile de nous faire connaître du grand public, mais Indica nous a permis de conserver notre intégrité. C’est probablement le meilleur choix professionnel que nous ayons eu à faire.»

En 2005, Les Trois Accords ont même eu le privilège de partager par deux fois la scène des mythiques Rolling Stones, en août à Ottawa, puis en septembre à Moncton.

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Des expériences qui ont marqué Charles: «Nous avons vraiment profité de ces moments inoubliables. Et ça a été un bond pour notre carrière, notamment à Moncton. Nous avons joué devant près de 40 000 personnes, et depuis, nous remplissons les salles au Nouveau-Brunswick.»

Nul besoin d’expliquer alors à quel point le nouvel opus du groupe était attendu. Au printemps 2006, Grand champion international de course s’est frayé un chemin dans les bacs et connaît un succès tout à fait honorable. Bien accueilli par les critiques, il a réussi à éviter le piège du réchauffé.

Alors certes, l’effet de surprise et de découverte n’est plus là, mais les cinq musiciens ont su se renouveler et proposer un produit dans la même veine sans pour autant tomber dans la facilité, comme le souligne le batteur: «Nous n’avons pas fait l’erreur de perdre notre personnalité pour sortir rapidement un cd. Ce deuxième album nous ressemble tout autant que le premier, et le public l’a bien saisi. Maintenant, un album est un produit qui se défend sur scène, et nous sommes avant tout un groupe scénique. Nous n’avons pas d’autre objectif que celui de jouer du rock au quotidien.»

Une vision alternative de la musique qu’ils aiment à soutenir, à l’image de leurs prédécesseurs dans cette mouvance que sont les Cowboys Fringants, Grimskunk ou encore les Vulgaires Machins.

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