Le récit, la nouvelle et le billet de réflexion sont les genres que Maurice Henrie privilégie. C’est là où le raconteur se sent en pleine possession de ses moyens. Son tout dernier recueil renferme six récits regroupés sous un mot inventé: L’enfanCement. Il s’agit d’un recueil dans lequel l’auteur trace le portrait d’une enfance comme tant d’autres, c’est-à-dire unique entre toutes.
Maurice Henrie ne prétend pas écrire un premier tome de son autobiographie. Il ne s’agit pas de mémoires.
Il précise, dès les premières pages, dans une introduction intitulée «Avant de lire», que le hasard ne l’a «pas placé dans des situations exceptionnelles dont l’histoire devrait se souvenir».
Mais l’auteur a vécu dans six maisons durant son enfance-adolescence et elles «ont déterminé dans une bonne mesure les paramètres de l’existence que j’ai menée et qui n’aurait pu être que celle qu’elle a été.»
De la première maison à Val d’Or (Québec) aux cinq autres à Rockland (Est ontarien), Maurice Henrie interroge ces «mères successives et pleines de sollicitude», qui l’ont nourri et porté jusqu’à la maturité. Son objectif est de faire parler ces maisons pour qu’elles disent, à travers divers épisodes marquants, comment elles ont petit à petit incurvé la trajectoire de son destin. La première maison qui parle est située à Val d’Or. Je crois que Maurice Henrie est né à Rockland, mais que son père a trouvé du travail dans une mine d’or, à Val d’Or, d’où le déménagement à un âge qui précède probablement les premiers souvenirs.