Il serait en réalité présomptueux de tenter de représenter les Premières Nations et leur littérature en trois livres. L’idée est plutôt d’aborder trois œuvres intéressantes qui ouvrent un tout petit interstice sur la vie et la culture de ces peuples autochtones.
Toute une histoire
Dans son roman Le baiser de Nanabush, traduction de Motorcycles & Sweetgrass publiée chez Prise de parole, Drew Hayden Taylor promet d’emblée qu’il nous racontera toute une histoire. Et il tient merveilleusement parole.
Drew Hayden Taylor est un auteur prolifique avec des racines ojibwées; il a écrit autant de la fiction que des chroniques et des essais. Avec Le baiser de Nanabush, qui a d’ailleurs représenté la littérature autochtone au Combat des livres de Radio-Canada en 2023, il se hisse au niveau des grands conteurs.
Dans le premier chapitre, on découvre une jeune Anishinabe de la réserve de Lac-aux-Loutres qui nage avec un copain. On sent tout de suite une grande attirance entre les deux, mais on sent aussi que ce copain n’est pas un être ordinaire. Et il y a un problème. La jeune femme a décidé de poursuivre ses études dans un pensionnat autochtone.
Au pensionnat, on l’affublera d’un nouveau nom chrétien, Liliane, et pendant les deux ans qu’elle passera dans cet établissement, elle sera témoin des maltraitances subies par ses copensionnaires. Toute sa vie, elle restera cependant la dévote Liliane qui mêle ses croyances chrétiennes et autochtones.