En Europe, des magazines parmi les plus sérieux affichent régulièrement des unes sensationnalistes qui promettent de révéler les secrets des francs-maçons et autres pouvoirs de l’ombre, alimentant toujours plus l’intérêt du public pour les théories du complot.
Loïc Nicolas, chercheur en langues et lettres à l’Université libre de Bruxelles, dénonce cette attitude ambiguë des médias à l’endroit des théories du complot et va même jusqu’à parler de «complaisance perverse envers l’intérêt du public pour ces théories».
Or, si ces dernières peuvent s’avérer séduisantes pour un certain public, c’est parce qu’elles ont réponse à tout et «confortent l’égo de leurs adeptes en rejetant la responsabilité de leurs problèmes sur un ennemi fantasmé», explique-t-il dans la cadre d’un colloque se questionnant sur la relation entre journalisme et éthique.
Ces théories promettent, en effet, des explications rassurantes, dans une société qui «essaie d’évacuer la part d’incertain qui existe dans nos vies et n’accepte plus la présence du hasard».
Grand complot mondial
«Des complots, des complaisances, des copinages, il y en a tout le temps et dans toutes les sphères de notre existence, que ce soit à très basse échelle ou à très haut niveau.»