Les pompiers de forêt de l’Ontario inquiets pour leur santé

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Simon Chateauvert (à gauche) et Noah Freedman (à droite) étaient à Queen's Park, la semaine dernière, pour demander au gouvernement Ford de considérer les «gardes forestiers» qui combattent les incendies de forêt comme des «pompiers forestiers». Photo: Émilie Gougeon-Pelletier, Le Droit
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Publié 04/03/2024 par Émilie Gougeon-Pelletier

La saison des incendies de forêt approche à grands pas et les pompiers forestiers de l’Ontario qui combattent ces feux s’inquiètent pour leur santé. Leur syndicat accuse le gouvernement Ford de ne pas vouloir admettre les risques sur la santé associés à la toxicité des brasiers.

Simon Chateauvert dit avoir reçu, il y a sept ans, un diagnostic de cancer, avant de se faire retirer un rein. L’été dernier, il a souffert d’une crise cardiaque et a subi un double pontage.

Pendant une vingtaine d’années, il a travaillé comme pompier forestier dans le Nord de l’Ontario pour le ministère des Ressources naturelles et des Forêts.

Des problèmes respiratoires ont mis fin à sa carrière, et il dit que plusieurs de ses anciens collègues ont perdu la vie, possiblement en raison des difficiles conditions de travail auxquelles ils font face.

Aucun soutien

Il ne sait pas si les maladies dont il a souffert sont liées à son ancien emploi, mais il avance que quand il menait son combat contre le cancer, il n’a reçu aucun soutien de son employeur.

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Contrairement aux pompiers urbains, les pompiers forestiers, considérés comme des «gardes forestiers» par la province, sont exclus de la législation permettant une indemnisation offerte par la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (WSIB).

«Je n’ai reçu aucune aide du ministère, j’ai été laissé à moi-même», a-t-il témoigné à partir de l’Assemblée législative de l’Ontario, le 26 février.

Il s’y est rendu pour implorer le gouvernement Ford, en conférence de presse, de modifier la législation afin que les pompiers qui combattent les incendies de forêt de la province aient accès à la couverture de la WSIB, à laquelle ont droit les pompiers urbains.

Certaines provinces, comme le Québec et le Nouveau-Brunswick, ne font pas de distinction entre les pompiers forestiers et les pompiers de bâtiments et couvrent un certain nombre de cancers, présumant qu’ils sont liés à leur emploi.

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Certains matins de 2023, la fumée des feux de forêt se rendait jusqu’à Toronto et cachait le soleil. Photo: Émilie Gougeon-Pelletier, archives Le Droit

Émanations toxiques

Lorsqu’ils font face aux brasiers, les pompiers forestiers sont aussi exposés à des émanations toxiques, et à de graves maladies liées à l’inhalation de grandes quantités de fumée, notamment.

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Ceux qui combattent les flammes et la fumée peuvent être exposés à la combustion de bois traité, comme les traverses de chemin de fer, associée à la libération de produits chimiques nocifs.

«On parle ici de personnes qui sautent d’hélicoptères dans des marécages pour lutter contre des incendies pendant des semaines d’affilée avec presque aucun équipement de protection», souligne JP Hornick, qui est à la présidence du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO).

En janvier, un comité de santé et de sécurité du ministère des Ressources naturelles et des Forêts a recommandé que la province en fasse plus pour «informer, éduquer et protéger» les pompiers forestiers contre l’exposition à des toxines cancéreuses.

De gardes forestiers à pompiers forestiers

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario avait proposé, en octobre dernier, une motion visant à inclure les pompiers forestiers à un projet de loi portant sur la protection des travailleurs, mais le gouvernement progressiste-conservateur avait refusé de l’adopter.

Les députés du nord de l’Ontario Guy Bourgouin et Lise Vaugeois ont pressé le gouvernement Ford, cette semaine, de reconnaître les «gardes forestiers» comme des pompiers forestiers, leur permettant ainsi d’avoir accès à la WSIB.

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Le ministre du Travail, David Picini, a répondu par «oui», se disant enthousiaste d’élargir la couverture offerte par la WSIB.

Il a noté que la motion du NPD était «bonne», mais il a aussi sous-entendu qu’elle pourrait être encore plus avantageuse pour les pompiers forestiers.

feux de forêt
La Banque nationale de données sur les feux de forêt du Canada comptabilise le nombre d’incendies et la superficie brûlée. Les chiffres de 2023 ne sont pas encore disponibles, mais il est possible qu’on dépasse le pic de 1989.

Échéancier?

Or, la province n’a pas voulu s’avancer sur un échéancier et, à l’approche de la saison des incendies de forêt, les inquiétudes continuent de croître.

«C’est un problème qui peut être résolu d’un simple trait de stylo», soutient le pompier forestier, Noah Freedman.

Vice-président syndical et vétéran des incendies de forêt depuis huit ans, celui-ci prévient que «la saison 2024 est dans environ trois semaines».

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«On perd des travailleurs chaque année. Les personnes qui font ce travail sont maintenant très jeunes et inexpérimentées, et cela s’explique en partie par les bas salaires, mais aussi parce que ce travail nous tue, littéralement», mentionne Noah Freedman.

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