Première exposition de l’année à la Galerie de l’Alliance française. Perceptions de la lumière présente les photographies de Natalie Schönfeld. Des clichés pris sur une période de neuf ans. Des portraits de personnes atteintes de cécité et de surdité dans plusieurs pays du monde.
Lorsque nous ne voyons pas, nous dépendons de notre ouïe. Quand nous n’entendons pas, nous sollicitons nos yeux. Et si l’ouïe et la vue nous font défaut, il ne nous reste plus que le toucher pour communiquer. «C’est pourquoi j’ai choisi de prendre ces photos en noir et blanc», confie Natalie Schönfeld à propos des portraits de personnes malvoyantes et malentendantes qu’el-le expose à la Galerie de l’Alliance française jusqu’au 23 février.
«Je trouve que la couleur ajoute des barrières entre l’image et nous. Le noir et blanc rend la photo plus tactile et je trouve que cela traduit bien ce que ces personnes vivent», explique l’artiste lors du vernissage de l’exposition, jeudi dernier.
Le besoin de s’exprimer
Un travail qui s’étend sur neuf années et qui a emmené Natalie Schönfeld au Népal, en France et sur les routes du Canada. Au début, il s’agissait d’un projet de thèse pour clore ses études à l’Université Polytechnique de Ryerson.
Originaire du Venezuela, Natalie Schönfeld ne parlait pas très bien l’anglais lorsqu’elle est arrivée au Canada. «Cela n’est pas évident au début de s’exprimer. C’est sans doute ce qui m’a donné l’envie de le faire par l’image. Et ce projet fait partie de cet intérêt que j’ai pour les différentes formes de communication», raconte-t-elle.
Elle veut alors comprendre le langage des signes et se rend dans un centre spécialisé pour les personnes malentendantes. Là-bas, certaines personnes sont également atteintes de cécité. Le projet prend un nouveau sens.