Les particules fines des feux de forêt mauvaises pour la santé

Toronto brièvement dans le top-3 mondial de la pire qualité de l'air

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La qualité de l'air était très mauvaise dans tout le Sud ontarien le 4 août 2025. Image: aqicn.org
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Publié 07/08/2025 par Charles-Antoine Rouyer

Toronto était la troisième ville la plus polluée au monde le 4 août, derrière Kinshasa et Détroit, selon l’indice mondial IQAir. Mais quels sont les risques pour la santé de cette pollution, notamment les particules fines PM2,5?

Toronto est redescendue au 48e rang mondial le mercredi 6 août, avec un niveau de pollution de 64, comparé à 151 deux jours avant. La pollution a baissé, car les vents dominants ont tourné au Nord. Ils ne poussaient plus la fumée des incendies dans le Nord de la Province et dans les prairies.

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Pour les 7 et 8 août, la cote air santé prévoit pour Toronto un risque modéré de 5.
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Toronto est repassée au 8e rang mondial de la ville avec l’air le plus pollué le jeudi 7 août. Image: IQAir

La fumée persiste à Toronto

Mais jeudi 7 août, Toronto repassait à la 8e place mondiale. Environnement Canada prédit pour les 7 et 8 août un risque modéré de 5 à Toronto. Dans ce cas, les personnes souffrant de maladies cardiaques ou respiratoires devraient réduire l’activité physique en plein air.

L’indice IQAir utilise les PM2,5 comme polluant principal. Les PM2,5  (PM pour «Particulate Matter») sont des particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 microns.

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Les vents ont tourné vers le Nord éloignant la pollution des feux de forêts, mais la fumée persiste encore le 7 août à 10h. Image IQAir

Les particules fines PM2,5

Les PM2,5 sont si petites qu’elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons et passer dans le sang.

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«Les particules fines PM2,5 sont le principal constituant de la fumée des incendies de forêt, et on considère que ce sont elles qui posent le plus grand danger pour la santé», résume Santé publique Ontario.

Effets sur la santé

Santé publique Toronto (TPL) confirme que «les particules de moins de 2,5 microns (PM2,5) sont un risque pour la santé. Elles peuvent potentiellement déclencher des problèmes respiratoires et cardiaques, irriter les yeux et causer d’autres problèmes de santé graves.» TPL recommande d’éviter les activités en plein-air et d’utiliser des masques tels que les N95 en cas niveaux de PM2,5 élevés.

Les effets sur la santé varient selon une exposition à court terme ou à long terme, souligne Santé publique Ontario.

«Les effets immédiats de l’exposition aux PM2,5 sur la santé peuvent inclure une irritation des yeux, du nez, de la gorge et des poumons, une respiration sifflante, une toux et un essoufflement, ainsi qu’une aggravation des troubles pulmonaires et cardiaques tels que l’asthme ou les maladies cardiaques. L’exposition à long terme aux PM2,5 est également associée à une mortalité prématurée et au cancer du poumon.»

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Les effets sur la santé des particules fines PM2,5. Image: Santé Canada.

TPL confirme que «la fumée des incendies de forêt peut contenir jusqu’à 90% de PM2,5, mais elle comprend également un mélange complexe de gaz (monoxyde de carbone, dioxyde de carbone et oxyde d’azote), d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et de composés organiques volatils (COV).»

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Le gouvernement canadien précise que la fumée des feux de forêt peut aussi contenir du méthane et  du dioxyde de soufre. D’autres sources de PM2,5 sont la circulation automobile, l’industrie et le chauffage résidentiel.

Nouvelle stratégie à Toronto

Depuis 2023, la Ville de Toronto a adopté une stratégie pour répondre à la fumée des incendies de forêt, dans le cadre de son nouveau système de surveillance de la santé publique lié au climat.

Cela comprend un réseau de lieux où l’air reste plus pur (Cleaner Air Spaces Network). Ils comprennent les centres municipaux de Toronto à Scarborough, North York, East York et York, le Metro Hall et l’hôtel de ville de Toronto. Ces sites sont équipés de systèmes de filtration MERV 13 qui capture une très grande partie des particules de 1,0 à 10,0 micromètres.

Au printemps 2026, TPL fournira un tableau de bord public. Les indicateurs de ce tableau de bord incluront des données sur la chaleur, le froid, les maladies vectorielles, les blessures et les effets sur la santé liés aux conditions météorologiques extrêmes et à la mauvaise qualité de l’air/à la fumée des feux de forêt.

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Les risques pour la santé selon le niveau de la Cote air santé. Image: Environnement Canada

Mais à quel indice se fier?

Toronto était-elle si polluée pour décrocher la médaille de bronze de la plus mauvaise qualité de l’air au monde?

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Les services de santé publique de Toronto se veulent rassurants en tentant de démystifier ce palmarès préoccupant.

«Le classement AQI en temps réel d’IQAir est limité à 125 villes dans le monde et ne comprend que trois villes canadiennes: Toronto, Montréal et Vancouver.» TPL souligne aussi que, selon l’IQAir, «en 2024, Toronto se classait au 5 414e rang sur 8 954 villes.»

Tendances à long terme

Sarah Henderson, professeure à l’École de santé publique et de la population de l’Université de Colombie-Britannique, estime que la tendance à long terme est plus importante.

«Se concentrer sur les tendances à court terme plutôt qu’à long terme peut minimiser les graves problèmes de pollution atmosphérique dans de nombreuses villes qui sont fortement polluées la plupart du temps.»

«La réalité, c’est que les villes canadiennes ont généralement l’une des meilleures qualités d’air urbain au monde», ajoute Sarah Henderson. «Mais celle-ci peut être gravement dégradée par la fumée des incendies de forêt.»

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Plusieurs indices de qualité de l’air

L’indice mondial IQAir est calculé par une entreprise privée suisse, IQAir, qui fabrique des purificateurs d’air intérieur. L’indice intègre des données gouvernementales et communautaires.

Son classement analyse les données  de plus de 40 000 stations de surveillance réparties sur 8 954 sites dans 138 pays.

Un autre indice de la pollution de l’air en temps réel, le World Air Quality Index (AQICN), est implanté à Pékin. Le gouvernement canadien utilise pour sa part la Cote air santé (CAS).

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