Les musiques bourgeonnent au printemps

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La chronique musicale de Marc Lalonde. Graphisme: Chantal Lalonde
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Publié 03/03/2024 par Marc Lalonde

Le mois de mars est celui de l’éclectisme avec du hard rock, du jazz manouche, mais aussi du country. Un mélange de musique pour tous les goûts.

Rock enflammé en Acadie

Commençons avec un son lourd et grunge qui nous vient du nord du Nouveau-Brunswick. Ce son percutant, originaire de Bathurst, est le fruit d’un deuxième EP J’mettrai le feu du trio Messe, qui figurait parmi les finalistes du dernier Gala de la chanson de Caraquet.

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Le groupe Messe. Photo: courtoisie Annie France Noël.

Dès les premiers accords de Révolution, nous pouvons facilement percevoir des influences de Led Zeppelin ou encore Rush. La formation acadienne nous propose un univers blues rock psychédélique qui accompagne des textes rappelant certaines chansons de groupes francophones québécois des années 1990 comme Notre-Dame ou encore Possession simple.

Quelques pièces se démarquent, notamment Automne pour sa couleur un peu plus progressive. Le morceau instrumental T.O.M.I. est à couper le souffle. Il met en évidence le talent des musiciens. L’intensité de la plage Gaz est un autre exemple de la puissance du trio Messe.

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Le groupe de Bathurst se classe dans une catégorie à part au niveau de la musique acadienne. Dans cet univers se retrouvent des groupes comme Les Hôtesses d’Hilaire, La Patente ou encore Aubin pi la S.C.B..

MESSE propose aux amateurs de musique rock une trame solide grâce à des jeux de guitares intéressants et une section rythmique des plus remarquables. Les trois jeunes musiciens ont tous ce qu’il faut pour attirer l’attention des amateurs de hard rock.

Ballade jazz

À l’autre bout du spectre musical se retrouve l’univers manouche de Christine Tassan et les Imposteures. Après six ans d’absence, le groupe propose le nouvel album Sur la route, un retour toujours aussi généreux et savoureux avec une quinzaine de pièces; autant des chansons que des morceaux instrumentaux.

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La pochette de l’album Sur la route, de Christine Tassan et les Imposteures. Photo: christinetassan.com

La formation nous offre un univers jazz manouche parsemé de quelques notes de blues et ballades, qui nous captivent dès les premiers accords.

Sur la route nous rappelle la richesse des voyages que Christine Tassan et les Imposteures ont faits au cours des dernières années. Christine Tassan et ses acolytes nous bercent, nous décrochent un sourire et nous font rêver tout au long des différentes prestations proposées.

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Il y a de beaux moments sur cet opus. L’instrumental À vélo dans Stanley Park débute avec une intro à la Harmonium pour se poursuivre avec un jazz manouche ultra moderne. Louisville Blues réussit à nous faire ressentir les chaleurs humides du Kentucky grâce à une performance remarquable.

Le quatuor manouche y va même d’une relecture d’un classique de Willie Nelson. On the road again passe aisément du manouche au celtique avec une partition de podorythmie. Parlant de relecture, Je reviendrai à Montréal est à couper le souffle, un beau mélange de ballades et de manouches.

Terminons avec Balade à Vernon, parole et musique signées Christine Tassan. L’auteure-compositrice-interprète montréalaise nous offre un moment de tendresse où nous pouvons entendre sa belle voix de velours.

Poète cowboy

Daniel Léger, l’un des meilleurs auteurs-compositeurs-interprètes de sa génération, nous proposait en avril 2019 son quatrième opus Groundé, le fruit d’une plume près du cœur et des émotions.

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Le plus storyteller des artistes acadiens puise ses inspirations chez Bob Dylan, The Band et John Mellencamp. La toile de fond de cet album est celle de la contradiction entre l’Amérique rurale et les grands centres urbains.

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La pochette de l’album Groundé, de Daniel Léger. Photo: danielleger.com

Côté mélodie, Daniel Léger donne dans le country auquel il y ajoute des tons de folk, rock et blues. Buche, buche illustre bien l’univers de l’album. Jean Baptiste décrit bien une situation de plus en plus présente que nous voudrions cacher, celle du peuple contre l’exploitation des multinationales.

Rusty évoque les vraies valeurs, tout comme Semer comme on s’aime. Cette dernière est une super belle ballade country avec un texte puissant sur la richesse de l’essentiel.

Porté par ce besoin de décrire le quotidien des vraies gens, du peuple qui l’entoure, Daniel Léger nous interpelle avec un opus solide rempli de franchise et d’images loin d’être préfabriquées.

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Sur une toile de fond country aux multiples nuances, l’artiste livre des textes puissants, qui décrivent l’Amérique rurale. Proche de la complainte et du parler, il réussit vraiment à nous captiver et à nous faire réfléchir sur une Amérique que nous connaissons tous, mais que nous aimerions cacher.

Auteurs

  • Marc Lalonde

    Chroniqueur musical à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec Réseau.Presse et ses journaux membres. Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est animateur de Can-Rock.

  • Francopresse

    Le média d’information numérique au service de la francophonie canadienne, qui travaille de concert avec les journaux membres de Réseau.Presse.

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