Les jeunes aiment le sport

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Publié 05/09/2006 par Isabelle Burgun (Agence Science-Presse)

Exit les images d’adolescents traîne-savates, vide-frigos et patates de sofas. Les jeunes aiment le sport et en pratiquent lorsqu’on leur en donne l’occasion. Du moins, pour les activités qui les tentent. «Trop souvent, les goûts des jeunes ne correspondent pas avec le cours d’activité physique offert. Ce que veulent les adolescents, c’est avoir du plaisir», souligne Suzanne Laberge, du Département de kinésiologie de l’Université de Montréal.

Elle en veut pour preuve la forte participation des filles aux activités sportives offertes dans le cadre d’une étude menée dans une école secondaire auprès de 131 jeunes. Une forte majorité, soit 78% des filles – et 63% des garçons – ont participé à au moins une activité programmée le midi.

S’il est vrai que le Hip hop et la Capoéira remportent les suffrages, les chercheurs avaient mis les atouts de leur côté en rebaptisant les activités sportives de noms plus sexy destinés à rallier les adolescents: Abdominator, Mondial Multisports, Vidéo-Dance, le Cardio surprise, etc.

«C’est le type d’activités qu’elles aiment faire. La danse africaine et le soccer entre filles ont permis de contrer la sous-représentation observée chez elles en matière d’activité physique», relève le Pr Laberge.

L’étude ayant pour titre la Promotion de l’activité physique en milieu scolaire multiethnique: L’effet de la participation sur certains facteurs facilitant l’apprentissage chez des adolescents, réalisée par Paula Bush, Miguel Chagnon, Sophie Laforest et Martin Legault, établit la fréquence de participation à neuf activités, chez les deux sexes.

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«Nous nous sommes inspirés de la culture des jeunes», convient la chercheuse qui s’est largement basée sur la théorie de marketing social. Sondage des jeunes sur les activités sportives, multiples choix, flexibilité et adaptation, journal – le FunAction Express, qui visait l’éducation aux saines habitudes de vie – tout était déployé pour séduire cette clientèle réputée difficile.

Bouger pour le fun

Le programme FunAction a donc proposé aux élèves d’une petite école secondaire d’un quartier défavorisé de Montréal de bouger à l’heure du lunch. Durant 18 semaines, ils ont pu pratiquer de la danse africaine ou du Hip-Hop, faire des sports d’équipe ou du soccer durant 45 minutes et sur une base volontaire.

«Notre programme était flexible et se transformait suivant leur demande. Ainsi, le Kung fu shaolin, très populaire au début, a connu une forte débâcle dès le second mois. Les jeunes nous ont dit qu’ils voulaient apprendre à se défendre, pas la discipline», raconte Suzanne Laberge.

Si, sans surprise, la Vidéo dance (Playstation où les jeunes sautent au rythme de la musique) a été populaire, des activités comme le Cardio surprise (danse aérobique) ou l’Abdominator (abdominaux) n’ont pas dérougi. Et cela, souvent, en raison des qualités de l’animatrice (ou de l’animateur) qui parvenait à faire oublier que le sport demande des efforts. Et des barres tendres et du jus qui les détournaient de la pizzeria voisine… «Notre plus grande concurrente», avoue la chercheuse.

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Résultat de l’étude: les adolescents qui remuent possèderaient une meilleure concentration et attention scolaire. Du moins, chez les garçons. Néanmoins, la participation au programme n’a pas eu d’effet sur l’estime de soi, la compétence sociale, le contrôle de soi, ni les relations interculturelles.

«Nous allions un peu à la pêche et il est difficile de mesurer les impacts en si peu de temps.» Mais pour ceux de ses étudiants qui ont participé à la recherche, «ce fut une expérience humaine fantastique. C’est la vraie vie, pas la théorie», s’exclame l’enseignante de kinésiologie.

«Il faut faire bouger les jeunes. Contrairement à ce que l’on pense en les voyant, ils possèdent un trop plein d’énergie. Ils ont besoin de se défouler!»

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