On ne les connaît pas. On ne sait pas leur nom. Ils sont répartis un peu partout sur la planète, à brasser des atomes dans des cuvettes, en quête d’exactitude. Pourtant, on se fie à eux pour rythmer nos vies, à la seconde près, afin que toute la planète soit sur la même longueur d’onde. Ce sont d’obscurs chevaliers de l’exactitude. Ce sont les gardiens du temps.
C’est presque une secte. Et comme toute bonne secte, il faut un leader. Il a un nom: le Bureau international des poids et mesures (BIPM), à Paris.
Cette noble institution, créée en 1875 pour codifier le système métrique, fixe le temps universel, sur lequel la grande partie des habitants de notre monde se fie pour régler «leur» temps.
C’est au XIXe siècle qu’on a fixé pour la première fois un temps «commun». Une conférence internationale tenue en 1884 aux États-Unis a convenu que le méridien de Greenwich serait la base des fuseaux horaires du monde et que l’heure du méridien de Greenwich, en Angleterre, serait la référence du temps pour la planète.
À cette époque, l’heure variait d’une ville à l’autre, même si très peu de distance les séparait. L’heure de Greenwich, devenue le «temps moyen de Greenwich» («Greenwich Mean Time», abrégé GMT), a d’abord servi à uniformiser l’heure au Royaume-Uni.