Les Franco-Ontariens impatients de voir le rapport sur le postsecondaire

postsecondaire, Jill Dunlop, ministre des Collèges et des Universités de l’Ontario
Jill Dunlop, ministre des Collèges et des Universités de l’Ontario. Photo: Patrick Woodbury, archives Le Droit
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Publié 01/11/2023 par Émilie Gougeon-Pelletier

Le gouvernement Ford a mis sur pied, en mars 2023, un groupe d’experts qui devait se pencher sur l’avenir de l’enseignement postsecondaire en Ontario. Les Franco-Ontariens, particulièrement ceux de Sudbury, attendent de pied ferme les conclusions de ce comité.

À Sudbury, la communauté se souvient trop bien de la crise financière de l’Université Laurentienne qui a mené à la suppression de dizaines de programmes, en 2021, et par conséquent, au licenciement d’une centaine de professeurs.

Aujourd’hui, l’institution postsecondaire se reconstruit tranquillement, mais elle n’est pas la seule en Ontario à faire face à d’importants défis financiers.

Laurentienne
L’Université Laurentienne. Photo: archives Le Voyageur

Grâce aux étudiants internationaux

La province est le cancre canadien en ce qui a trait au financement de ses collèges et de ses universités, étant celle qui offre le plus faible appui aux institutions.

Ce sont les étudiants internationaux qui gardent la tirelire à flot.

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En mars dernier, la ministre des Collèges et des Universités de l’Ontario Jill Dunlop a annoncé la création d’un groupe d’experts, communément appelé «blue-ribbon» en anglais, ayant comme mission de lui donner des conseils et des recommandations pour assurer une stabilité financière du secteur de l’éducation postsecondaire.

Maxim Jean-Louis
Maxim Jean-Louis.

«Nos établissements postsecondaires et ceux de recherche constituent des ressources importantes pour la création d’emplois, la formation professionnelle, la recherche, l’innovation et la commercialisation. Ce sont des contributeurs de premier plan à notre croissance économique globale», avait déclaré la ministre Dunlop en annonçant la création du comité d’experts.

Ce comité de sept membres issus du monde des affaires et du secteur universitaire comprend un membre franco-ontarien, Maxim Jean-Louis.

«Je ne peux pas dévoiler quelles ont été nos conclusions, mais ce que je peux dire, c’est que les recommandations vont porter sur toutes les universités, le postsecondaire en français étant partie prenante. Il fallait vraiment analyser toutes les composantes du postsecondaire, y compris les grosses universités et les petites, les universités anglophones, francophones et bilingues.»

De l’espoir pour l’Université de Sudbury?

En juillet dernier, le gouvernement Ford a refusé d’accorder le financement à l’Université de Sudbury pour son projet d’une institution «par et pour» les francophones.

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Dans une lettre transmise la veille du long week-end de la fête du Canada, le sous-ministre Denys Giguère annonçait au recteur et vice-chancelier de l’Université de Sudbury, Serge Miville, que la proposition de l’établissement «ne correspond pas à la demande actuelle et aux tendances relatives aux inscriptions, ni à la capacité actuelle des établissements post-secondaires existants à offrir une programmation en langue française dans le Grand Sudbury et aux quatre coins de l’Ontario».

Fabien Hébert, AFO
Fabien Hébert.

En dépit de ce revers, l’AFO espère que les conclusions du groupe d’experts «blue-ribbon» permettront de faire des avancées dans le projet d’une université autonome de langue française à Sudbury.

«L’important pour nous présentement, c’est que le ‘blue-ribbon’ soit rendu public», avance le président de l’AFO, Fabien Hébert.

«Ce rapport, ça va venir mettre le son de cloche sur ce qu’est l’idéologie du gouvernement. Je veux savoir quelles recommandations ils vont faire pour les universités francophones, mais aussi pour les petites universités.»

«Quand ils auront un plan d’action basé sur ce qu’aura recommandé le panel d’experts, je pense qu’il va y avoir des annonces et des démarches qui vont être faites pour permettre d’amener l’éducation francophone de qualité à Sudbury qui ne sera pas à la Laurentienne.»

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Tout le monde a «hâte»

Malgré les frustrations qu’il avait exprimées après avoir essuyé ce refus au début de l’été, Serge Miville continue d’avoir bon espoir. «On continue, on ne lâche pas», répète-t-il, sans expliquer son enthousiasme.

Serge Miville
Serge Miville.

Le recteur de l’Université de Sudbury soutient qu’il a lui aussi «hâte» de voir le rapport «blue-ribbon».

«Ça va être important de savoir quelle est la vision de la province par rapport au postsecondaire, surtout en matière de francophonie, pour qu’ensuite on puisse revenir à la table avec des solutions ‘par et pour’ qui sont systémiques et concrètes pour nous, en région.»

Impossible encore de savoir quand la province rendra publiques les conclusions du groupe d’experts.

Un haut fonctionnaire au sein du gouvernement Ford a indiqué au Droit qu’aucune date officielle de soumission n’a été fixée pour la publication du rapport, mais que l’échéancier espéré était entre l’été et l’automne.

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La province affirme ne pas avoir reçu le rapport du groupe d’experts, mais Maxim Jean-Louis nous a indiqué que son travail est terminé.

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