Les Français découvrent un artiste ontarien atypique

Mehdi Cayenne à Paris

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Publié 17/05/2016 par Nicolas Dot

Le Centre culturel canadien accueillait jeudi dernier à Paris l’artiste franco-ontarien Mehdi Cayenne, pour un concert intimiste dans le cadre de sa mini-tournée française entamée deux jours plus tôt et qui s’achève ce mardi soir. Son dernier album Aube, disponible au Canada depuis novembre dernier, sortira en France en septembre.

Mehdi Cayenne, de son vrai nom Mehdi Hamdad est un chanteur au parcours atypique. Franco-algérien d’origine, franco-ontarien d’adoption, il a grandi à Montréal et Moncton avant de s’installer à Ottawa-Gatineau.

Il parrainait récemment la première édition du festival Monde le son du Conseil scolaire Viamonde à l’école Toronto Ouest.

Rupture amoureuse

Sa musique mélange des rythmiques funk, folk ou encore trip-hop et offre des grooves subtils et étonnants.

Aube, son troisième opus, «est tout aussi éclectique et dynamique que les précédents», nous confie l’artiste. Ce disque biographique retrace une rupture amoureuse, au travers de 12 chansons pleines de romantisme et de douceur nostalgique.

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Le contraste entre la composition et l’écriture de Mehdi Cayenne est d’ailleurs frappant. Les sonorités saccadées accompagnent des paroles naïves dans un véritable mélange de styles.

«J’aime oser le ridicule, chercher une forme de candeur dans mes paroles» avoue-t-il. «Écrire des chansons, c’est aller chercher ce qui frémit en dessous du silence, sentir cette rivière en soi et retranscrire ce que l’on ne sait pas, ce qui nous questionne.»

Débat franco-anglo

Depuis ses débuts, Mehdi Cayenne chante essentiellement en français, même s’il n’exclut pas l’éventualité d’écrire un album en anglais.

Il se montre d’ailleurs très critique vis-à-vis du débat linguistique canadien. «Ce débat entre le français et l’anglais est un peu tabou en Ontario et au Québec. Chanter en anglais peut même poser problème. C’est dommage. Ce dont on ne se rend pas compte, c’est que c’est dans le rapport avec l’autre qu’on découvre sa propre culture. À Paris, au moins, je n’ai pas à m’en préoccuper», conclut-il.

Malheureusement, très peu de spectateurs ont pu répondre présents jeudi dernier. En effet, de nombreuses stations du métro parisien ont été bloquées à cause de manifestations.

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Les quelques courageux étaient en tout cas impatients d’assister au concert. Pour Caroline, «c’est important de mettre en avant des jeunes artistes canadiens sur la scène artistique française. Je ne le connais pas encore, mais j’ai hâte de découvrir ses chansons», disait-elle avant le concert.

Pour Imran, fan du chanteur, «la musique de Mehdi Cayenne soulève beaucoup de choses, des thèmes qui font écho avec ma vie personnelle. J’aime que ce soit difficile à décortiquer à la première écoute».

Passion communicative

C’est en tout cas avec un dynamisme contagieux et une passion communicative que Mehdi Cayenne est monté sur scène. Doté d’une tessiture de voix impressionnante, le public a rapidement été séduit.

L’artiste a d’abord interprété plusieurs de ses titres comme Minuit arrive, La pluie ou encore Je te vois. Il a ensuite repris avec brio certaines chansons célèbres comme Stuck In The Middle With You du groupe écossais Stealers Wheel, ou encore Don’t Let Me Be Misunderstood de Nina Simone, avant de conclure sur des chansons de deux légendes canadiennes, Leonard Cohen et Jean Leloup.

Son père, présent, nous confiait à la fin du spectacle: «Je ressens beaucoup de fierté. Il ne fait pas le show-off. Il partage et donne tout sur scène avec passion et générosité.»

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Prochaines dates

L’artiste franco-ontarien quittera Paris à la fin du mois, le temps de travailler encore un peu avec sa nouvelle équipe de production.

Il vient en effet de signer avec Azimuth Productions en vue d’une tournée en mars-avril 2017 dans toute la France. D’ici là, Il se produira le 18 juin à Montréal puis le 15 juillet à Toronto, dans le cadre du festival Franco-Fête. Il a déjà «hâte d’y être», lui qui a de «très bons souvenirs de l’édition 2015» à laquelle il a participé. Le rendez-vous est pris.

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